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BOULIGNEUX Les discrètes élégances d'une maison forte
Depuis sa construction, au début du XIVe siècle, le chatreau de Bouligneux s'est transmis sans avoir jamais fait l'objet d'aucune vente. Le fait explique peut-etre
que cette maison forte de la Dombes qui a conservé, extérieurement au moins, son aspect médiéval, n'ait jamais vu altérer son authenticité par des restaurations hasardeuses ou agressives.
LE DEBUT D'UNE LONGUE HISTOIRE
En 1290, Vaucher de Commarin, seigneur de Chateau-Villain, cède la terre de Bouligneux, qu'il possédait depuis une dizaine d'années, à Henri de Villars, seigneur de Trévoux et chamoine de
l'église de Lyon. En 1306, cinq ans après sa mort, son neveu, Humbert V, sire de Thoire et de Villars, inféode Bouligneux à l'un de ses fidèles, le chevalier Girard de la Palud, seigneur de
Varambon, de Richemont et de Tossiat, laissant au bénéficiaire le soin de batir une maison forte afin de contribuer à la défense des territoires que les Thoire-Villars tiennent entre la Saone et
l'Ain. Girard de la Palud s'acquitta de la mission qui lui avait été confiée en entreprenant la construction d'un chateau que son petit fils, Hugues de la Palud, mena à son
terme.
UNE MODESTE MAISON FORTE
Baigné à l'origine sur quatre de ses faces par un étang, qui lui assure une défense naturelle, le chateau, défendu par un pont-levis, est posé sur une sorte de tertre. Ses murs, enserrant une cour
intérieure, sont flanqués sur les cotés nord-est, nord-ouest et sud-est d'une tour carrée formant un angle à 45°, et, au sud-ouest d'une tour ronde qui commande l'entrée. L'ensemble, d'aspect
sévère mais dépourvu d'éléments défensifs autres que ceux que lui procure sa structure, est appareillé en brique rouge, matériau traditionnel de la Dombes.
AU GOUT DU JOUR
Au XVe siècle, François de la Palud, menacé par le duc de Savoie, alors son suzerain, d'une confiscation de ses biens pour cause de désobéissance, échange temporairement ses seigneuries de
Bouligneux et de Varambon contre les domaines situés en Bourgogne. Cependant Bouligneux revient au La Palud grace à la dévotion de la seigneurie à un cadet à la suite de la branche ainée en 1581.
La vieille demeure est peu à peu modernisée et pourvue d'éléments de confort. Entre les dernières années du XVIe siècle et le début du siècle suivant, on plaque contre les courtines trois
corps de batiments à un seul étage, éclairés par des fenetres à meneaux et croisillon, ainsi qu'un batiment à usage d'écurie. Le corps qui occupe le fond de la cour est doté au rez-de-chaussée
d'une galerie sur portique ajourée d'arcades en plein cintre. Ces travaux sont poursuivis au XVIIe siècle avec la création, sur tout le pourtour du chateau d'une enceinte depuis transformée en
terrasse de circulation, et par la construction, dans le batiment sud, d'un grand escalier. A cette époque, également, les pièces sont pourvues de belles cheminées de pierre.
DE FORT PAISIBLES SUCCESSIONS
Le chateau passe par héritage à plusieurs seigneurs. A la Révolution, le chateau utilisé comme grenier à grains, par la municipalité de Bouligneux échappe à toute destruction d'envergure. On arase
cependant ses tours, considérées comme des symboles féodaux, à la hauteur des murs du chateau, ce qui donne à la tour ronde notamment la curieuse toiture pentue qu'elle arbore
aujourd'hui.
Depuis deux siècles, la seule modification d'envergure réalisée au chateau a été la suppression de la courtine ouest, afin d'ouvrir la cour sur l'extérieur, et le comblement de l'étang du coté
de l'entrée.
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bise