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Chateau de BAULX, à Saint-Jean-de-Buèges
Blottie entre deux causses,
au coeur de la vallée de la Buèges, la commune de Sain-Jean semble toujours veillée par la masse imposante de son chateau médiéval. Abandonnée pendant des siècles, l'ancienne forteresse a failli
disparaitre. Elle revit depuis une dizaine d'années, grace à d'importants travaux de fouilles et de restauration.
Depuis la révocation de l'Edit de Nantes, en 1685, la région, devenue l'un des principaux foyers de resistance des réformés, vit dans la crainte de ces coups de main isolés, en général aussitot
suivis d'une dure répression menées par les armées royales. Hommes, femmes et enfants sont barricadés à l'intérieur du chateau devant lequel le célèbre chef camisard vient mettre le siège. La peur
est grande, mais l'occupation sera brève : très vite, Jean Cavelier comprend que les habitants possèdent des armes et qu'ils ne se rendront pas. Ainsi, dès le lendemain, averti que les soldats du
roi marchent vers le village, il lève le camp. Le chateau de Baulx, déjà en fort mauvais état, ne connaitra pas à cette occasion de dommages supplémentaires.
LE SAINT-SIEGE ET LES COMTES
La seigneurie de Saint-Jean de Buèges est mentionnée pour la première fois en 990. Il est probable que s'élève déjà, à l'emplacement du chateau actuel, une tour de guet ou un ouvrage fortifié plus
important. Cette terre, vassale de la baronnie de Pégairolles, est cédée en 1085 à la papauté avant de revenir par mariage aux comtes de Toulouse. A la fin du XIIe siècle, s'élève sur le site,
pourtant à l'écart des routes et donc préservé des tourments politiques et guerriers, un donjon carré, perché sur un éperon rocheux qui le rend difficilement accessible. Une petite garnison y est
installée, commandée par les Calladour, famille qui se transmet la charge de capitaine de 1280 à 1418. Aux XIIe et XIVe sièles, le donjon de Baulx se métamorphose en une véritable forteresse. On
construit un corps de logis, prolongeant le donjon existant, ainsi qu'une enceinte flanquée d'une tour circulaire.
SOUVENIRS CATHARES
La guerre de Cent-ans épargne le chateau. Seuls ses capitaines doivent faire face, en ces troublés, aux revendications des habitants de Saint-Jean-de-Buèges, qui réclament le droit de se réfugier à
l'abri des murs de l'enceinte en cas de danger. Ce droit leur sera finalement octroyé en 1356. Plus douloureuses seront les guerres de religion. La croisade des albigeois, qui s'est accompagnée
d'une effroyable répression, a marqué la région de son empreinte. Voilà qui contribue sans doute à expliquer pourquoi la population locale, qui vit dans le souvenir glorieux des cathares, est
encline à adhérer au protestantisme. Les temps sont rudes, les attaques innombrables : l'église du bourg est détruite et le chateau est endommagé. Pourtant, la forteresse, possession des
seigneurs de Trinquaire de 1420 à 1625, ne sera pas, comme tant d'autres, démantelée sur ordre de Richelieu en 1628.
LE COEUR D'UN VILLAGE
Depuis le début des années 1990, le village se mobilise autour de son chateau. Des fouilles ont d'abord permis de retracer la silhouette de l'ancienne forteresse; d'exhumer quelques restes de
l'enceinte et des fossés, de mettre au jour une citerne et un magasin à vivre. S'appuyant sur les enseignements donnés par les fouilles, les travaux de reconstruction du donjon, de la tour
circulaire et des batiments résidentiels ont pu etre mis en oeuvre. Aujourd'hui, le chateau revit et s'ouvre aux amateurs de visites guidées. .......
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