Mardi 13 novembre 2007.
Hier soir, comme vous avez pu le lire dans le précédent message, nous avons donc commencé une neuvaine – c’est-à-dire neuf jours consécutifs où l’on récite une prière particulière – au cours de laquelle nous allons supplier particulièrement la Très Sainte Vierge sous le vocable de « Marie qui défait les noeuds »…
Lorsque Frère Maximilien-Marie a déposé cette annonce sur mon blogue, j’ai été surpris par ce nom donné à Notre-Dame, et je lui ai donc demandé des explications sur cette appellation pas très ordinaire.
Il m’a alors expliqué que ce vocable tirait son origine d’un tableau intitulé « Maria Knotenlöserin« , peint par un inconnu (qui avait sans doute plus de piété que de talent), vénéré dans l’église de Sankt-Peter am Perlack, à Augsbourg, depuis l’année 1700.
Pour la réalisation de ce tableau, l’artiste s’est vraisemblablement inspiré d’un texte de Saint Irénée, évêque de Lyon et martyr en 208, qui déclare: « Par sa désobéissance, Eve a noué pour l’humanité un noeud de malheur que, par son obéissance au contraire, Marie a dénoué.«
Sur cette toile, en effet, la Vierge Marie est représentée avec les symboles de la vision de Saint Jean au chapitre XII de l’Apocalypse (revêtue de soleil, la lune sous les pieds et une couronne de douze étoiles nimbant son visage), auxquels sont ajoutés d’une part la figuration du serpent de la Genèse – qu’elle écrase sous son pied (ce qui montre bien que Marie est en quelque sorte l’antidote d’Eve) -, et d’autre part la colombe du Saint-Esprit qui montre que Notre-Dame est son épouse, celle qu’il a comblée de la plénitude de ses grâces, celle qu’il a rendue féconde pour faire d’elle la Mère du Rédempteur. Jusqu’ici, en définitive, rien que de très habituel dans l’iconographie mariale, avec les incontournables angelots joufflus qui jouent à cache-cache dans les nuages!
Là où le peintre devient véritablement original, c’est lorsqu’il nous montre la Très Sainte Vierge absorbée dans un minutieux et patient travail: elle dénoue avec application les noeuds complexes d’un ruban qui lui est présenté sur sa gauche par un ange, tandis qu’un second ange reçoit – à droite de la Madonne – ce ruban parfaitement lisse, libéré de tout noeud… Ce ruban symbolise les situations, plus ou moins inextricables, dont nos vies sont encombrées – voire empoisonnées – et ce sont les mains très douces et maternelles de Notre-Dame qui travaillent à y remettre ordre et clarté.
Dans le bas du tableau, sombre, sont figurés un jeune homme et un ange qui le tient par la main et l’entraîne vers une église. Certains y voient la réprésentation du jeune Tobie et de son guide, l’archange Raphaël, car le livre de Tobie nous raconte en effet comment la divine Providence est intervenue dans cette famille pour dénouer des situations qui paraissaient absolument insolubles. Cette évocation de cette histoire biblique est justement bien propre à nous stimuler à la confiance et à la prière persévérante, afin d’obtenir l’heureux dénouement des problèmes et des difficultés qui nous affligent.
Moi, le petit chat, j’ai très bien compris le symbolisme de ce tableau, parce qu’il m’est déjà arrivé de jouer avec une pelote de ficelle et parce que j’ai ensuite vu Frère Maximilien-Marie – pas très content du résultat – qui passait du temps à tout déméler… Je sais bien aussi qu’il n’est pas du tout confortable d’être entravé par un lien noué: alors de tout mon coeur, je demande au Bon Dieu, par l’intercession de Marie qui défait les noeuds d’intervenir maternellement dans les paquets d’intentions embrouillées que nous remettons entre ses mains patientes et efficaces.
L'alsace est riche en histoires de sorcières...bonne semaine