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ESPAGNAC SAINTE EULALIE (Lot)
Situé sur la rive gauche du Célé,
Espagnac est bati autour d'un ancien prieuré, dont subsiste l'église et une partie des batiments conventuels. Le hameau de Sainte-Eulalie abrite aussi une église, qui servait de halte aux pélerins
en route pour Compstelle.
Le visiteur qui arrive à Espagnac ignore sans doute qu'il a pénétré dans l'Herbrardie. Il ne s'agit pas là d'un royaume ignoré, mais du vaste territoire, couvrant la majeure partie de la vallée du
Célé, que controlait au Moyen-Age une puissante famille de la région, celle des Hébrard de Saint-Sulpice, coseigneurs de Cajarc.
UN "PARADIS" BIEN NOMME
C'est un membre de cette prestigieuse lignée, Aymeric, éveque de Coimbra, au Portugal, qui, dans les années 1280, fait reconstruire, à l'abri des crues du Célé, le prieuré
Notre-Dame-de-Val-Paradis. Fondé en 1145 par un moine augustinien, Bertrand de Grifeuille, ce prieuré accueillera une communauté de chamoinesses en 1211 et connaitre un grand essor à partir du
XIIIe siècle. Sorti très endommagé de la Guerre de Cent ans l'ensemble, relevé et restauré, conservera sa vocation conventuelle jusqu'à la Révolution. Autrefois entouré d'une muraille dont subsiste
ainsi qu'une ancienne porte fortifiée abritant aujourd'hui un gite rural, le village aux maisons coiffées de tuiles s'est développé au pied des batiments du prieuré, s'ordonnant autour du cloitre,
dont il reste une gracieuse galerie à arcades, et de l'église. Reconstruit au XVe siècle dans le style gothique, l'édifice arbore un chevet pentagnonal flanqué au sud d'un étonnant clocher à
colombages de bois et de briques que coiffe une mince tour carrée couverte de lauzes, sur le modèle des pigeonniers qu'on retrouve si fréquemment dans la campagne quercynoise.
A l'intérieur du sanctuaire on peut admirer trois gisants
dont celui d'Aymeric d'Hébrard, ainsi qu'un remarquable rétable dans lequel s'inscrit une peinture représentant l'Assomption attribuée à Simon Vouet.
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