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Edifié au XIIe siècle, Huriel est l'un des rares donjons a etre parvenus jusqu'à nous dans un état de conservation satisfaisant. Rehaussé de deux étages, sans doute au XIIIe
siècle, cet exceptionnel témoignage de l'architecture militaire médiévales n'a pas fait l'objet d'autres transformations d'envergure et permet de se représenter les conditions dans lesquelles se
défendaient ses premiers seigneurs.
LES ORIGINES DU DONJON
Huriel, petite ville fortifiée du Bourbonnais, était le siège d'une baronne dont le chateau fut élevé sur l'emplacement d'une ancienne villa gallo-romaine appelée Huracium. Ses premiers seigneurs,
cités en 1167, portent le nom de leur terre. Ils sont vassaux des sires de Bourbon, qui ont eux-memes pour suzerains les comtes de Champagne, Huriel comme Hérisson étant une enclave bourbonnaise en
terre berrichonne. Puissants hommes de guerre battant monnaie, les seigneurs d'Huriel, dont le domaine borde les voies de communication menant vers l'Aquitaine, doivent défendre leur donjon, sans
doute bati dans le premier quart du XIe siècle, lors des guerres qui opposent dans les années 1190 Philippe Auguste à Richard Coeur de Lion. Au XIIIe siècle, à la suite d'une alliance, la
seigneurie d'Huriel passe à Marguerite de Déols, laquelle épouse Roger de Brosse, seigneur de Boussac, qui avait accompagné Saint Louis en Terre Sainte lors de la croisade de 1248.
GLORIEUX SEIGNEURS
Les membres de la famille de Brosse se distinguent au service du roi et de leur suzerain direct, le duc de Bourbon. Louis 1er est tué à la bataille de Poitiers en 1356, un an avant que les routiers
anglais de Robert Knolles ne s'emparent du chateau d'Huriel, qu'ils évacueront en 1360, après le traité de Brétigny. En 139O, Louis II de Brosse trouve la mort à Genes, au retour d'une
expédition entreprise contre les Maures de Tunis. Son frère Pierre, fait ramener le corps qu'il fait enterrer dans l'église Saint Martin d'Huriel, auprès de ses aieux. Le fils de Pierre, Jean, sera
le glorieux maréchal de Boussac. Le fils de ce dernierr, également prénommé Jean, prendra sa suite comme chambellan de Charles VII et suivra le parti de Louis XI de la Guerre de la Ligue du Bien
public.
Jean de la Salle maréchal de Boussac
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