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Il y a un siècle sur le sentier des douaniers : LE HAVRE
LE HAVRE AU RYTHME TREPIDANT DE SON PORT
Le port du Havre occupe la seconde position des ports français en 1895, et le coeur de la ville bat jour et nuit au rythme trépidant de son port. La vie se concentre autour des bassins qui pénètrent dans la cité, des écluses qui les font communiquer pour permettre le passage des navires. Le sémaphore affiche la liste des batiments signalés au large, les remorqueurs vont et viennent pour haler les bateaux. Les pilotes sortent, pavillon au vent, répondant à l'appel d'aide de ceux qui désirent emprunter le cours de la Seine pour monter à Rouen. Les bateaux à roues se donnent encore en spectacle.
Quand le "François 1er" arrive de Honfleur, Alphonse Allais, qui se plait beaucoup au Havre, figure souvent parmi les habitués. L'embarcadère pour Trouville connait l'affluence de passagers élégants qui grimpent à bord du "Rapide". Le passage des voyageurs du bord des grands paquebots aux quais de la gare maritime s'opére rapidement grace au jeu de passerelles mobiles qui s'inclinent selon la hauteur de l'eau dans le bassin. Les grues s'emparent des bagages pour les déposer au bord du rail, à proximité des fourgons.
Les trains trans-atlantiques attendent, tandis que les passagers accomplissent les formalités de douane. Le mouvement s'inverse quand la vie vous fait sauter du train dans un paquebot.
Le lancement d'un navire marque toujours un temps fort et suscite autant d'enthousiasme qu'il fait naitre d'émotion. Il y a un grand silence dans l'assistance lorsque le navire quitte la cale pour glisser jusqu'au bassin. Les manoeuvres sont délicates pour freiner sa masse puissante et aveugle au moyen d'obstacle à briser. Les acclamations fusent, la foule applaudit lorsque le bateau une fois à flot s'anime de son propre mouvement.
La ville se met en fête à la sortie ou à l'entrée d'un transatlantique et cela arrive au moins deux fois par semaine. Les jetées se couvrent de curieux. Les enfants havrais ont l'oreille exercée à reconnaitre les sirènes des batiments et ne confondent pas le sifflet du bateau de Trouville avec la conque puissante d'un paquebot.......
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