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Par chezmamielucette le 20 Octobre 2012 à 00:00
Thomas Gainsborough (14 mai 1727 - Londres, Royaume de Grande-Bretagne, 2 août 1788) est l'un des plus célèbres portraitistes et paysagistes du XVIIIe siècle britannique.
Gainsborough étudia dès l'âge de quinze ans le dessin et la gravure, à Londres, auprès du français Hubert Gravelot avant d'aborder la peinture avec Francis Hayman, peintre de sujets historiques.
Il subit l'influence d'Antoine Watteau et fut sensible à l'œuvre d'Anthony Van Dyck, de Rubens et de Ruysdael. De 1750 à 1759, Gainsborough vécut et travailla à Ipswich.
De 1760 à 1774, il résida à Bath, station thermale très en vogue où il connut un grand succès et peignit de nombreux portraits d'aristocrates ainsi que des paysages. En 1768, il devint l'un des premiers membres de la Royal Academy ; il se fixa définitivement à Londres en 1774.
Gainsborough exécuta plus de cinq cents toiles parmi lesquelles on compte près de deux cents portraits. Ceux-ci, qui représentent en général des membres de l'aristocratie anglaise, sont caractérisés par des couleurs fraîches et harmonieuses, surtout des verts et des bleus, appliquées en petites touches légères.
Les toiles de Gainsborough expriment, en outre, une vibration lumineuse et colorée tout à fait unique et une mélancolie poétique due à un éclairage emprunté à la peinture hollandaise du XVIIe siècle.
Gainsborough réalisa souvent ses portraits sur fond de paysage : celui de Mr et Mrs Andrews (v. 1750, National Gallery, Londres) donne un bel exemple de son habileté à mêler harmonieusement les deux genres.
Parmi les plus fameux exemples citons le portrait des Sœurs Linley (1772, Dulwich Picture Gallery) et la Promenade matinale (1785, National Gallery, Londres). Gainsborough peignit également de purs paysages, surtout forestiers, sauvages et accidentés, aux ciels sombres et nuageux.
Les plus célèbres sont le Bois de Cornard (1748) et l'Abreuvoir ( 1777), tous deux à la National Gallery, à Londres.
Le portrait de Mrs Graham (1775, National Gallery of Scotland, Edimbourg) ; celui de Mrs Siddons (1785, National Gallery, Londres), qui inspira également sir Joshua Reynolds, et celui de Perdita (1781, Collection Wallace, Londres) comptent parmi les œuvres les plus importantes de Gainsborough.
Il peignit également ses filles à plusieurs reprises (les Filles du peintre, National Gallery, Londres) et fut l'auteur du célèbre Blue Boy ( 1779, Collection Huntington, San Marino).
Gainsborough exécuta de nombreux dessins et aquarelles, et réalisa des fancy pictures, scènes de genre où il exprima parfois une sensibilité proche de Greuze (Petite paysanne au chien et à la cruche, 1785). Certains aspects de son œuvre influencèrent Constable.
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Par chezmamielucette le 13 Octobre 2012 à 00:00
William Hogarth
Né en 1697 à Londres - Mort en 1764 à Londres
Nationalité : anglaise
Attaché au courant : Ecole anglaise du siècle des lumières - RococoDe ses origines modestes, William Hogarth gardera toute sa vie le goût pour la représentation des gens de petite condition. Son succès et sa reconnaissance auprès de la bourgeoisie ne le détourneront pas d'une peinture de genre à laquelle il donne des accents satiriques sans toutefois tomber dans l'excès de la caricature.
Son style libre, onduleux et à la touche empâtée lui permet d'utiliser la déformation pour exprimer un message moral, souvent moqueur, avec lequel il dénonce la débauche, la corruption ou la superficialité de ses contemporains et plus particulièrement de la bourgeoisie anglaise. La dénonciation, bien qu'impitoyable, se présente d'une manière comique et ainsi ne laisse pas apparaître de sentiment d'agressivité vis à vis de ses sujets
Il débute sa carrière en se formant dans un l'atelier du graveur James Thornhill où il acquière une réputation grâce à ses gravures et illustrations jugées subversives avant d'aborder la peinture vers 1728. Il fréquente les milieux littéraires et les artistes de théâtres pour lesquels il voue une véritable passion. Cela restera présent toute sa vie dans sa peinture qu'il compose comme des scènes de théâtre au sein de décors particulièrements expressifs.
Hogarth réalise plusieurs portraits d'une grande qualité bien que ce genre ne corresponde pas principalement à ce qu'il cherche à exprimer dans son travail. C'est en associant la peinture d'histoire avec la scène de genre qu'il trouve sa véritable voie. Après lui, les genres dits mineurs trouveront leurs lettres de noblesse dans la peinture anglaise. Il pose ainsi les base d'un style qui se démarque du rococo européen et qui sera repris après lui par Reynolds, Gainsborough, William Turner...
Son engagement "politique" aboutira à la création d'une loi par le parlement dont le tenant peut-être considéré comme l'ancêtre des droits d'auteur.En 1753 il écrit un ouvrage sur la beauté dans lequel il vante les mérites de la ligne serpentine et remet en question le style classique officiel imposé par l'Académie.
Hogarth devient peintre de la cour en 1757 sous les règnes de George II et George III. Il le restera jusqu'à sa mort en 1764.
L'héritage artistique qu'il lègue à ses suiveurs fait de lui le fondateur de l'école de peinture anglaise qui aboutira avec Reynolds, Copley ou encore Benjamin West à la naissance du néo-classicisme.
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Par chezmamielucette le 6 Octobre 2012 à 00:00Giovanni Battista Tiepolo ou Giambattista Tiepolo (en français Jean-Baptiste Tiépolo) (Venise, 5 mars 1696 - Madrid, 27 mars 1770) est un peintre rococo et un graveur italien, ayant travaillé dans plusieurs cours EuropéennesDernier des six fils de Domenico Tiepolo, capitaine d'un navire marchand, et de sa femme Orsetta, il devient orphelin de père à un an.Élève de Gregorio Lazzarini, il est plus influencé par Sebastiano Ricci et Giovanni Battista Piazzetta. En 1715, il accomplit son premier travail important, Le Sacrifice d'Isaac et il quitte l'atelier de Lazzarini en 1717 et est reçu à la guilde des peintres.
Il épouse Cecilia Guardi en 1719, la sœur des peintres rococo vénitiens Gianantonio Guardi, Nicolò Guardi et Francesco Guardi et ils auront dix enfants, dont quatre filles et 3 garçons survivront dont Giandomenico et Lorenzo qui seront ses assistants. Le couple résidera jusqu'à 1734, à San Francesco della Vigna, près du Palais Contarini.
Un patricien d'Udine, Dionisio Delfino, le commissionne pour la décoration des fresques de la chapelle et du palais (1726-1728). Les premiers chefs-d'œuvre de Tiepolo à Venise sont un cycle d'énormes toiles peintes de batailles et de triomphes antiques pour décorer une grande salle de réception de Ca' Dolfin à Venise ( 1726-1729).
Il devient un peintre demandé et prolifique : Il peint des toiles pour les églises de Verolanuova (1735-40), pour la Scuola dei Carmini (1740-47), et des Scalzi (1743-1744), un plafond pour les palais Archinto et Casati-Dugnani à Milan (1731), la chapelle de Colleoni à Bergame (1732-1733), un plafond pour les Jésuites (Santa Maria del Rosario) à Venise (1737-39), au Palazzo Clerici à Milan (1740), les décorations pour la villa Cordellini à Montecchio Maggiore (1743-1744) et pour la salle de bal au Palazzo Labia, montrant l'histoire de Cléopatre (1745-1750).
Vers 1740, il collabore à la gravure de la série d'estampes de Giuliano Giampiccoli de vues de paysage d'après Marco Ricci (36 paysages avec deux frontispices) publiée vers 1740 et rééditée avec des ajouts en 1775 par Teodoro Viero (48 paysages et 4 frontispices). La série complète des 36 paysages est conservée au British Museum.Sur l'invitation du prince-évêque Charles Philippe de Greiffenclau, il part avec ses deux fils à Wurtzbourg où il resteront trois ans, et y réalise avec eux la décoration du salon de sa nouvelle résidence, puis de l'immense plafond de l'escalier monumental de Johann Balthasar Neumann. Son Allégorie des planètes et des continents montre Apollo, dans sa course quotidienne, avec les dieux symbolisant les planètes, les figures allégoriques sur la corniche représentent les quatre continents, dont l'Amérique. Il peint également les fresques du salon du Kaisersaal.Revenu à Venise en 1753, Tiepolo est réputé localement, mais aussi à l'étranger comme la Russie ou l'Angleterre. Il est élu président de l'académie de Padoue et il accomplit des fresques pour les églises : le Triomphe de la foi pour l'église della Pietà, les fresques pour Ca' Rezzonico, les peintures pour des villas de patriciens dans la campagne vénitienne, telle que la villa Valmarana de Vicenza et un grand plafond panégyrique pour la Villa Pisani à Stra.
Il continue les fresques de Cléopatre au Palazzo Labia avec La Rencontre d'Antoine et de Cléopatre, Le Banquet de Cléopatre et un plafond central avec Le Triomphe de Bellerophon sur le temps. Il s'adjoint les services d'un maître en perspective, Girolamo Mengozzi Colonna.
En 1761, le roi Charles III d'Espagne le commissionne pour une fresque de plafond de L'Apothéose de l'Espagne pour le palais royal de Madrid. Au début de l'année 1762, il part pour Madrid, ce qui provoque la jalousie et l'opposition d'Anton Raphael Mengs.
Il y termine sa vie.
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Par chezmamielucette le 29 Septembre 2012 à 00:00
Jean-Honoré Nicolas Fragonard (né le 5 avril 1732 à Grasse et mort le 22 août 1806 à Paris) est un des principaux peintres français du XVIIIe siècle. Il fut peintre d'histoires, de genre et de paysages.
Jean-Honoré est fils de François Fragonard, garçon gantier, et de Françoise Petit. Après le décès à dix mois de son petit frère Joseph, il reste enfant unique. Jean Honoré Fragonard quitte sa ville natale à l'âge de six ans pour s'installer avec sa famille à Paris, où se déroule la plus grande partie de sa carrière. Les dispositions artistiques de Fragonard sont précoces et après avoir quelque temps travaillé avec Jean Siméon Chardin, il entre, à l'âge de 14 ans, dans l'atelier de François Boucher. C'est grâce à lui que le jeune Fragonard affirme ses dons. Boucher le présenta bientôt au prestigieux Grand prix de Peinture de l'Académie royale qu'il remporta en 1752.
Une carrière dans la peinture d'histoire lui semble alors toute tracée. Il entra alors durant trois années à l'École royale des élèves protégés alors dirigée par le peintre Carle Van Loo. Fragonard part ensuite en 1756 pour l'Académie de France à Rome en compagnie de son ami Hubert Robert (un autre peintre ayant remporté le prix de Rome) et l'architecte Victor Louis. Il y résidera jusqu'au mois d'avril 1761. Il quitte dès lors la Ville éternelle pour la France durant un long périple achevé en septembre à travers les villes de Florence, Bologne et Venise notamment.
Il se distingua d'abord dans le genre sérieux et donna en 1752 son tableau de Jéroboam sacrifiant aux idoles (Paris, École des Beaux-Arts) qui fut justement admiré. C'est ce tableau qui lui fit gagner le Grand prix de l'Académie royale de Peinture. Mais, désespérant d'atteindre au premier rang dans ce genre, il le quitta pour le genre érotique, dans lequel il obtint le plus grand succès, il devint bientôt le peintre à la mode, et amassa une grande fortune que la Révolution française lui fit perdre. En 1769, il se maria avec Marie-Anne Gérard (1745-1823), une peintre en miniature aussi originaire de Grasse. Cette même année, nait leur première fille Rosalie (1769-1788).
En 1773, après un voyage en Flandre pendant l'été, le fermier général Pierre-Jacques-Onésyme Bergeret de Grandcourt lui proposa d'être son guide pour un voyage en Italie, puis en Europe centrale, qui débutera en octobre. Bergeret de Grandcourt était comte de Nègrepelisse, et l'itinéraire du voyage, à l'aller, passa par cette localité, où la petite troupe de voyageurs y séjourna une quinzaine de jours. Fragonard y dessina le château, propriété de Bergeret. Le voyage prit fin en septembre 1774 après les visites successives de Vienne, Prague, Dresde, Francfort et enfin Strasbourg.
En 1780, le couple Fragonard donne naissance à un nouvel enfant Alexandre-Évariste Fragonard (1780-1850), qui deviendra lui-aussi artiste. Huit ans plus tard décède leur fille Rosalie à seulement 19 ans au château de Cassan en région parisienne. Après un séjour à Grasse (1790-91), Fragonard devient membre de la Commune des Arts en 1793. Par la suite, Fragonard, fut nommé l'un des conservateurs du Musée du Louvre par l'Assemblée nationale.
En 1805, Fragonard est expulsé du Louvre par décret impérial comme de nombreux artistes. Il s'installe alors chez son ami Veri, au Palais Royal. L'année suivante, il décède, apparemment terrassé par une congestion cérébrale dans son nouveau logement situé aux galeries du Palais-Royal.
Les funérailles sont célébrées à l'église Saint-Roch. Il est inhumé dans l'ancien cimetière de Montmartre, où sa tombe n'est plus visible.
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Par chezmamielucette le 15 Septembre 2012 à 00:00
Jean Siméon Chardin — prénommé à tort, et même de son vivant, Jean-Baptiste-Siméon — (Paris, 2 novembre 1699 – Paris, 6 décembre 1779) est considéré comme l'un des plus grands peintres du XVIIIe siècle. Il est surtout reconnu pour ses natures mortes, ses peintures de genre et ses pastels
Jean Siméon Chardin naît à Paris le 2 novembre 1699, d'un père artisan, fabricant de billards. Mis à part le fait qu'il a été l'élève de Cazes (peintre d'Histoire) et qu'il a peut-être été conseillé par Noël Nicolas Coypel, on n'a aucune certitude à propos de sa formation avant le 6 février 1724, date à laquelle il est reçu à l'Académie de Saint-Luc avec le titre de maître — titre auquel il renonça en 1729.Il est de nationalité Française
l
D'après les frères Goncourt, Coypel aurait fait appel à Chardin pour peindre un fusil dans un tableau de chasse, ce qui lui aurait donné le goût pour les natures mortes.
Il est probable que deux de ses tableaux, la Raie et le Buffet aient été remarqués par deux membres de l'Académie royale à l'Exposition de la Jeunesse, place Dauphine, en 1728 : Louis Boulongne, Premier Peintre du Roi, et Nicolas de Largillière un des meilleurs peintres français de natures mortes.
Ces deux tableaux sont les morceaux de réception de Chardin à l'Académie royale2, et se trouvent à présent au musée du Louvre.
Jean Siméon Chardin devient ainsi peintre académicien « dans le talent des animaux et des fruits », c'est-à-dire au niveau inférieur de la hiérarchie des genres reconnus.
La Raie fait l'objet d'une admiration et d'une fascination unanimes depuis le XVIIIe siècle. Notons que le Buffet est une des premières œuvres datées de Chardin. Henri Matisse copia ces deux tableaux en 1896 ; ils se trouvent actuellement au Musée Matisse du Cateau-Cambrésis.
Chose rare chez Jean Siméon Chardin, un animal vivant figure dans la Raie comme dans le Buffet. L'artiste peint très lentement, revient sans cesse sur son travail, ce qui n'est guère compatible avec la représentation d'animaux vivants. Il est aussi probable que Chardin ait redouté que l'on compare ses œuvres à celles des deux maîtres du temps « dans le talent des animaux » : Alexandre-François Desportes (1661-1743) et Jean-Baptiste Oudry (1661-1778). Ce dernier avait précédé Chardin à l'Académie de Saint-Luc en 1708 et à l'Académie royale en 1717.
L'année 1731 est marquée par des événements particulièrement importants. Jean Siméon épouse Marguerite Saintard sept ans après un contrat de mariage passé avec elle. Le père de l'artiste meurt peu après, et son fils Jean Pierre naît en novembre. Cette même année, sous la direction de Jean-Baptiste van Loo (1684-1745), il participe à la restauration des fresques de la galerie François Ier au château de Fontainebleau
Sa femme Marguerite meurt en 1735 et sa fille Marguerite Agnès en 1737. Il se remarie en 1744 avec Françoise-Marie Pouget dont il n'eut pas d'enfant. Il meurt le 6 décembre 1779 à Paris.
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Par chezmamielucette le 8 Septembre 2012 à 00:00
Naissance 10 octobre 1684
Décès 18 juillet 1721
Jean-Antoine Watteau est le deuxième des quatre fils de Jean-Philippe Watteau (1660-1720), maître-couvreur, marchand de tuiles, et de Michelle Lardenois (1653-1727). Vers l’âge de dix ans, il est mis en apprentissage chez Jacques-Albert Gérin, l’un des peintres renommés de la ville, dont le musée et les églises de Valenciennes conservent quelques ouvrages, de valeur médiocre, dans le goût flamand. Gérin meurt le 7 juin 1702. Peu de temps après, on trouve le jeune homme à Paris, sans protection, sans ressources, mais décidé à s’en procurer par le travail. Engagé d’abord par un peintre sans client, Métayer, qui ne peut le nourrir, il passe chez un fabricant de peintures, au pont Notre-Dame, qui l’emploie, avec quelques autres apprentis, à copier, en nombreux exemplaires, des images religieuses et des tableaux de genre, notamment une Vieille Liseuse de Gerard Dou, et un Saint Nicolas, très recherché par les dévots.
Tout en se livrant à cette besogne insipide moyennant « trois livres par semaine et la soupe tous les jours », Watteau se lie avec un peintre d’Anvers, Jean-Jacques Spoëde, élève de l’Académie royale, et avec Claude Gillot, peintre, dessinateur, graveur, décorateur, d’une verve intarissable et d’une fantaisie originale. « Gillot, ayant vu quelques dessins ou tableaux de Watteau, l’invita à venir demeurer chez lui. » L’accord entre le maître et l’élève, d’humeur également vive, ne fut pas de longue durée. Néanmoins, Watteau conserva toujours pour Gillot une grande reconnaissance, car « c’est chez lui qu’il se débrouilla complètement », dira Edmé-François Gersaint. C’est bien chez Gillot, en effet, qu’il prit le goût des scènes de théâtre, des fantaisies galantes, des arabesques à figurines, des mythologies et des singeries, et qu’il s’enhardit dans ses tendances naturelles à observer sans cesse les réalités environnantes et à jouir, en rêveur délicat, du spectacle de la vie mondaine ou rustique.
En 1709, il tenta le prix de Rome, sans succès. Trois ans plus tard, en 1712, il devient membre de l’Académie. Mais ce ne fut qu’en 1717, après cinq années de travaux, qu’il présenta son morceau de réception, le fameux Pèlerinage à l’île de Cythère. L’Académie créa un genre spécialement pour lui : la « fête galante ».
L'Enseigne de Gersaint peinte vers la fin de l'année 1720 constitue le dernier chef-d'œuvre de Watteau. Il sort de son cadre pastoral habituel pour se situer en plein Paris, au numéro 35 du pont Notre-Dame, adresse du nouvel établissement du marchand Gersaint auprès de qui Watteau insista en remerciement de l'hébergement consenti.
Ses amis, parmi lesquels Nicolas Hénin, Gersaint, Antoine de la Roque, Pierre Maurice Haranger, Pierre Crozat et Jean de Jullienne, s'alarment de sa négligence concernant son avenir, sa situation financière et son état de santé précaire. En 1719, il avait choisi de partir à Londres, peut-être pour consulter le docteur Richard Mead, un des médecins les plus réputés de l'époque et un admirateur de l'œuvre du peintre. Cependant l'air de Londres ne lui avait pas été d'un grand profit. Après son retour en France et quelques mois à Paris, Watteau passe les derniers mois de sa vie dans la propriété d'un ami de l'abbé Haranger, l'intendant des Menus-Plaisirs Philipe Le Fevre. Il meurt dans les bras de Gersaint en 1721, peut-être des suites de la tuberculose, à l'âge de 37 ans. L'abbé Haranger a raconté que Watteau était à demi conscient et muet durant ses derniers jours, peignant en l'air des figures imaginaires.
Watteau semble condenser dans ses toiles l’esprit de la Régence, alors qu'il ne survécut que six ans à Louis XIV.
Les tableaux de Watteau sont loin de se caractériser uniquement par une frivolité qui serait propre aux « fêtes galantes ». Une mélancolie sobre peut y être observée, un sentiment de la futilité de la vie, une légèreté pleine de grâce. Des peintres comme Nicolas Lancret et Jean-Baptiste Pater essaieront de reproduire ces thèmes mais n'arriveront pas à capturer l'esprit et à rendre cette ambiguïté.
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Par chezmamielucette le 1 Septembre 2012 à 00:00
Date de naissance :
15 juin 1594
Date de décès :
19 octobre 1665Maître de l'art classique, Nicolas Poussin représente la plénitude de l'art français du XVIIe siècle. Né en Normandie, l'artiste part étudier à Paris, où son talent est rapidement repéré. En 1624, il s'installe définitivement à Rome, auprès des oeuvres des grands maîtres de l'Antiquité et de la Renaissance, et étudie la philosophie et l'art anciens.
Ses toiles sont alors marquées par l'art baroque dominant (Le Martyre de saint Erasme, 1628), dont il se détache peu peu. Après une courte crise, Poussin se met en quête de son propre style, et oriente son art vers une plus grande intellectualisation, au service de thèmes poétiques, en harmonie avec la nature (L'Inspiration du poète, 1628). Dans la même veine, il peint une série de bacchanales pour le cardinal de Richelieu (Bacchanale devant une statue de Pan, 1633)
. Par la suite, l'artiste se consacre à la peinture d'histoire en illustrant par des évènements historiques, des valeurs morales et des comportements, en écho avec le théâtre contemporain de Racine ou Corneille (Et In Arcadia Ego, 1639).Malgré un succès grandissant en France et des disciples de plus en plus nombreux, Poussin ne consent à revenir dans son pays natal que pendant deux années, en 1640-1642, au cours desquelles il travaille pour le roi de France et le cardinal de Richelieu
De retour à Rome, l'artiste poursuit sa peinture mythologique ou historique, et achève sa carrière avec la somptueuse série des Saisons (1660-1664), allégorie des passions humaines. La peinture de Poussin fonde le classicisme français, mélange d'équilibre de la composition et de justesse du dessin et des coloris, peinture "morale" sensée élever l'âme du spectateur (L'Enlèvement des Sabines, 1638)
Et voici le tableau :"Enlèvement des Sabines"
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Par chezmamielucette le 25 Août 2012 à 00:00
Michelangelo Merisi, dit le Caravage (Milan 1571 - Porto Ercole, Grosseto 1610) peintre italien. Fils d'un architecte, il fut apprenti à Milan auprès du peintre S. Peterzano. Il se rendit à Rome vers 1592. Pendant les premières années de son séjour romain, il peignit des fleurs et des fruits dans l'atelier du Cavalier d'Arpin. Le cardinal Francesco Maria del Monte fut le premier protecteur romain du Caravage, lui confiant la décoration à fresques du cabinet d'alchimie, il exerça un grand contrôle sur sa production de jeunesse (1594-99 environ)
. Le Caravage eut des commandes de quelques unes des familles romaines les plus importantes (les Guistiniani, les Barberini, les Borghese, les Mattei etc.).
Le 29 mai 1606, le Caravage dut fuir Rome (pour des raisons pénales), il se réfugia à Naples où il peignit beaucoup, on le retrouve ensuite à Malte (1608) d'où il s'enfuit précipitamment, il alla de Syracuse à Messine, à Naples où il fut reconnu et agressé brutalement, il gagna Porto Ercole où il mourut sur la plage.
Les oeuvres plus tardives se distinguent par une composition plus rigoureuse et une simpification de l'espace qui les rend plus purs tandis que la lumière crée des zones d'ombres plus profondes, mettant en évidence les figures à travers les éclats de lumière qui accentuent le côté dramatique de la représentation.
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Par chezmamielucette le 18 Août 2012 à 00:00
Diego Velazquez
(Séville juin 1599 – 6 août 1660)Considéré comme l'un des plus grands maîtres de la peinture espagnole, Diego Velazquez est un génie. Son style ne saurait se cantonner à la définition du baroque espagnol tant il est au-delà des influences, abandonnant progressivement les règles de l'académisme pour mieux saisir la réalité et donner l'impression de vie par des fondus de couleurs
A douze ans, il suit l'enseignement de Pacheco, excellent professeur et théoricien, dont il épouse la fille. Rapidement son génie, son aisance, sa finesse séduisent le roi Philippe IV et Velazquez devient peintre de cour, accédant aux plus hauts titres honorifiques. Commence alors une série de merveilleux portraits de la famille royale, qui atteindront leur apogée avec les 'Ménines', chef d'oeuvre de 1656
En 1628, il reçoit Rubens avec qui il se liera d'une très grande amitié et qui le convainc alors de se rendre en Italie. De ses deux voyages, il retire une influence forte et exécute le merveilleux portrait du Pape Innocent X.
Chargé de préparer les appartements royaux en 1659 pour le mariage de la fille de Philippe IV, Marie-Thérèse, avec Louis XIV, il accomplit encore une fois sa tache avec brio, mais ne résistera pas à la fièvre qu'il l'emporte. Sa femme le suivra quelques jours plus tard
Son influence est considérable. Manet le premier trouvera en lui un maître et s'inspirera de ses oeuvres pour lancer les bases de l'impressionnisme. D'autre artistes célèbres, dont Picasso, Dali et Bacon lui rendront un hommage vibrant.
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Par chezmamielucette le 11 Août 2012 à 00:00
Georges de La Tour naît le 14 mars 1593 à Vic-sur-Seille, siège du bailliage de l'évêché de Metz. L'acte de baptême de Georges de La Tour, conservé à la mairie de Vic-sur-Seille, indique qu'il est le fils de Jean de La Tour dit l'Architecte, boulanger, et de Sibylle de Crospeaux, issue également d'une famille de boulangers. Il est le deuxième des sept enfants de la famille.
Son parcours, et particulièrement sa formation initiale, restent mal connus. Il débute une carrière de peintre et fait peut-être la rencontre des maîtres hollandais de l'école caravagesque d'Utrecht Gerrit van Honthorst et Hendrick Terbrugghen lors d'un voyage en 1616. Il a été avancé qu'il se serait rendu à Rome où il aurait découvert l'œuvre du Caravage, mais rien ne l'atteste et, s'il est clairement influencé par le caravagisme, cette influence semble plutôt lui avoir été transmise par le biais de la connaissance de l'œuvre de Terbrugghen, peintre auquel il a souvent été comparé. Il serait donc l'un des rares peintres français de l'époque à ne pas avoir entrepris le classique voyage en Italie.
Il se marie le 2 juillet 1617 à Vic-sur-Seille avec Diane Le Nerf, membre d'une famille noble de Lunéville. Les deux époux s'installent dans cette ville où La Tour commence une carrière brillante, sous le règne d'Henri II de Lorraine, admirateur du Caravage : il multiplie les tableaux à sujet religieux mais aussi les scènes de genre, les tableaux réalistes représentant musiciens et mendiants. En 1620, il est même reçu bourgeois de la ville, doté par le duc de lettres d'exemption qui lui octroient les franchises accordées aux aristocrates. Il devient lui-même l'un des habitants les plus riches de Lunéville et reçoit de nombreuses commandes de la bourgeoisie et de la noblesse lorraine, bien qu'il ne parvienne pas à devenir peintre officiel du duc Henri II, ce titre étant alors l'apanage de Claude Deruet.
Mais à partir de 1633, la Lorraine, dirigée depuis peu par le maladroit duc Charles IV, et jusque-là prospère et sûre, sombre dans les destructions de la guerre de Trente ans. Lunéville, où réside La Tour, est incendiée en septembre 1638 et le peintre est obligé de fuir la ville pour se réfugier avec sa famille à Nancy. Il préfère alors quitter la Lorraine et se rend à Paris puisque l'on sait qu'en 1639 il y reçoit le titre de peintre ordinaire du roy ainsi qu'un logement au Louvre, le roi Louis XIII possédant son Saint Sébastien soigné par Irène. Mais ses possessions et privilèges sont chez lui, en Lorraine, et dès que sa maison est reconstruite il est de retour à Lunéville. Le succès est toujours au rendez-vous puisque plusieurs fois le duc de la Ferté, gouverneur français de Lorraine, lui commande des œuvres – notamment des tableaux représentant des scènes nocturnes. Les œuvres de la fin de sa vie représentent exclusivement des scènes religieuses – bien que marquées par la peinture de genre – probablement, selon le critique Anthony Blunt, en raison du regain d'importance de la vie religieuse dû aux franciscains en Lorraine après la guerre de Trente Ans. Georges de la Tour meurt subitement le 30 janvier 1652 à Lunéville lors d'une épidémie qui emporte également sa femme et son valet. Il sombre alors rapidement dans l'oubli.
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