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    - L'Ane chargé d'éponges, et l'Ane chargé de sel

    • Un Anier, son Sceptre à la main,
      Menait, en Empereur Romain,
      Deux Coursiers à longues oreilles.
      L'un, d'éponges chargé, marchait comme un Courrier ;
      Et l'autre, se faisant prier,
      Portait, comme on dit, les bouteilles :
      Sa charge était de sel. Nos gaillards pèlerins,
      Par monts, par vaux, et par chemins,
      Au gué d'une rivière à la fin arrivèrent,
      Et fort empêchés se trouvèrent.
      L'Anier, qui tous les jours traversait ce gué-là,
      Sur l'Ane à l'éponge monta,
      Chassant devant lui l'autre bête,
      Qui voulant en faire à sa tête,
      Dans un trou se précipita,
      Revint sur l'eau, puis échappa ;
      Car au bout de quelques nagées,
      Tout son sel se fondit si bien
      Que le Baudet ne sentit rien
      Sur ses épaules soulagées.
      Camarade Epongier prit exemple sur lui,
      Comme un Mouton qui va dessus la foi d'autrui.
      Voilà mon Ane à l'eau ; jusqu'au col il se plonge,
      Lui, le Conducteur et l'Eponge.
      Tous trois burent d'autant : l'Anier et le Grison
      Firent à l'éponge raison.
      Celle-ci devint si pesante,
      Et de tant d'eau s'emplit d'abord,
      Que l'Ane succombant ne put gagner le bord.
      L'Anier l'embrassait, dans l'attente
      D'une prompte et certaine mort.
      Quelqu'un vint au secours : qui ce fut, il n'importe ;
      C'est assez qu'on ait vu par là qu'il ne faut point
      Agir chacun de même sorte.

     

    A la suite de ce poème vous pouvez regarder un article sur la bretagne et un autre sur les chats

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    Le Geai paré des plumes du Paon

    Un Paon muait ; un Geai prit son plumage ;
    Puis après se l'accommoda ;
    Puis parmi d'autres Paons tout fier se panada,
    Croyant être un beau personnage.
    Quelqu'un le reconnut : il se vit bafoué,
    Berné, sifflé, moqué, joué,
    Et par Messieurs les Paons plumé d'étrange sorte ;
    Même vers ses pareils s'étant réfugié,
    Il fut par eux mis à la porte.
    Il est assez de geais à deux pieds comme lui,
    Qui se parent souvent des dépouilles d'autrui,
    Et que l'on nomme plagiaires.
    Je m'en tais ; et ne veux leur causer nul ennui :
    Ce ne sont pas là mes affaires.

     

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  • proprietaire.jpg

    Le propriétaire


    Si vous avez un chat, ne vous y trompez pas :
    Vous habitez chez lui ! C’est lui qui est votre hôte
    Et le propriétaire ! Et il n’est bien que là
    Où il a choisi d’être ! Il ne se fait pas faute

    De vous le démontrer en squattant sans vergogne
    Votre lit, vos fauteuils, votre tapis persan…
    Ne le chassez donc pas : il se mettrait en rogne,
    Vous décochant sitôt un regard méprisant

    Qui vous pétrifierait ; et vous seriez soudain
    Réduit à presque rien, bien moins qu’une bestiole !
    Car vous êtes l’intrus :  il est le souverain
    De toute la maison. Et vraiment est bien fol

    L’Humain un peu bouché qui n’y a rien compris.
    Soyez en bien certain, vous avez de la chance
    Qu’il veuille bien de vous car ici c’est chez lui !
    Ainsi sont faits les chats, même ailleurs qu’en Provence…

     

    Après ce poème vous pouvez regarder un article sur les sentiers de Bretagne et un autre sur le Léonberg.......

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  • l-appel.jpg

    L’appel

    On est le dix-huit juin et je lance un appel…
    Aux cigales du coin : « Que faites-vous, les belles ?
    Je vous aime, c’est vrai ! Mais n’imaginez pas
    Que mon amour pour vous vous donne tous les droits !

    Un ami de Salon m’a dit que vous étiez
    Réveillées depuis hier, et que vous carillonniez
    Comme de vraies fadas au fond de son jardin !
    J’ai beau bien écouter, je n’entends… que du rien !

    Il fait pourtant très chaud, il n’y a pas de vent !
    Alors remuez-vous, insectes fainéants !
    Sortez de votre trou pour me donner l’aubade
    Et vous tairez ainsi toutes mes jérémiades !

    On dit que vous chantez à Aix et à Marseille.
    Et  à Lambesc, alors? Il y a du soleil
    A tire-larigot depuis huit jours au moins !
    Ne sentez-vous donc pas que vous rendez chagrins

    Tous ceux que vous privez de vos joyeux cricris ?
    On vous réclame tous, et à cors et à cris !
    Cessez donc de vous faire ainsi tirer l’oreille :
    Venez vite goûter aux bienfaits du soleil !

     

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    Une heure, un jour, cinquante ans
    Et voici, qu’en un instant,
    Défile l’écheveau du temps.
    La mémoire
    Comme dans un miroir
    Nous renvoie des images
    Floues, semblables à des mirages.
    Les joies intenses et les tristes moments
    Vont s’entremêlant.

    Toi et moi, avons vécu,
    Tous deux avons survécu,
    Et l’on a traversé tout au long des années
    Tant et tant de marais, qu'on aurait pu partir à la dérive
    Et ne jamais retrouver notre rive.

    Une, puis deux, puis trois sont venus au monde,
    Ont vogué avec nous sur l’onde.
    On s’est beaucoup aimé
    Et l’on a même pleuré,
    Mais nos rires ont toujours séché
    Les larmes épanchées.

    Sur les flots du grand fleuve
    Parsemé d’épreuves,
    Nous avons navigué parmi les turbulences
    Mais Christ par sa présence a gardé notre amour,
    De nos vies, a préservé le cours.
    Nos enfants, s’envolant un beau jour,
    Ont déserté le nid, tour à tour,
    Pour explorer d’autres rivages,
    D’autres paysages.

    Un jour, une heure, cinquante ans,
    Toute une vie défile en un instant,
    Ne posons pas encore nos bagages,
    Nous ne sommes pas tout à fait au bout du voyage,
    Je t’aime, tu m’aimes jusqu’à la fin,
    Viens, continuons le chemin.
                                                                   Prends ma main !                       Vironvay, le 21/08/2011

     

      Etant invitée au repas que mes amis organisent pour fêter leur anniversaire de mariage, je serai absente des blogs toute la journée, à demain...........

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  • le-lion-et-le-rat-copie-1.jpg

    Le lion et le rat

    Il faut, autant qu'on peut, obliger tout le monde
    On a souvent besoin d'un plus petit que soi.
    De cette vérité deux fables feront foi,
    Tant la chose en preuves abonde.

    Entre les pattes d'un lion
    Un rat sortit de terre assez à l'étourdie.
    Le roi des animaux, en cette occasion,
    Montra ce qu'il était et lui donna la vie .
    Ce bienfait ne fut pas perdu.
    Quelqu'un aurait-il jamais cru
    Qu'un lion d'un rat eût affaire ?
    Cependant il avint qu'au sortir des forêts
    Ce lion fut pris dans des rets,
    Dont ses rugissements ne le purent défaire.
    Sire rat accourut, et fit tant par ses dents
    Qu'une maille rongée emporta tout l'ouvrage.


    Patience et longueur de temps
    Font plus que force ni que rage.

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  • 312-Genets-Sainte-Victoire.jpg

    Les genêts

    Des touffes d’or partout, partout disséminées
    Dans la campagne grise et le moindre pierrier :
    La garrigue en Provence est tout illuminée
    Par les feux jaune vif des buissons de genêts.

    Fi de la sécheresse et des sols délavés !
    Ils n’aiment pas le gras des labours ni les bois,
    Et colonisent tout, explosant quelquefois
    Sur des sols improbables, des lieux désolés

    Barbouillés de soleil. Indomptables, costauds,
    Ils sont les tout premiers messagers du printemps ;
    Et même quand il pleut ils chantent le beau temps,
    Peignant sous le ciel gris de somptueux tableaux.


     

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  • 49408787.jpg

    L’eau froide

    On est le dix juillet. Le temps est somptueux,
    Merveilleusement clair, et la mer est si bleue
    Qu’on n’en croit pas ses yeux. On ne voit plus le sable
    Tant il y a de monde. Vacances admirables ?

    Eh bien, non, justement ! Car il n’y a personne
    Dans l’eau bien trop glacée ! Pas de cris qui résonnent
    Joyeux et excités dès que gicle une vague !
    On n’en peut vraiment plus et l’été extravague !

    C’est la faute au mistral fougueux et déglingué
    Qui nous a refroidi la Méditerranée.
    Que se passe-t-il donc ? On a la peau grenue
    Comme peau de poulet, et hier il a plu !

    Tout bain paraît longuet : l’eau à quinze degrés
    N’est pas très attrayante et l’on va au Musée…
    Bien sûr, c’est mieux chez nous qu’ailleurs partout en France,
    Mais ce n’est pas un temps très normal en Provence

    Que cet été sans bains tant la mer est frisquette !
    Seuls quelques tout-petits font gentiment trempette :
    On a dû leur greffer une peau de dauphin !
    Mais peut-être après tout fera-t-il chaud demain ?

     

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  • le-chat-la-belette-et-le-petit-lapin.jpg

     

    Le chat la belette et le petit lapin

    Du palais d'un jeune lapin
    Dame belette, un beau matin,
    S'empara: c'est une rusée.
    Le maître étant absent, ce lui fut chose aisée.

    Elle porta chez lui ses pénates, un jour
    Qu'il était allé faire à l'aurore sa cour,
    Parmi le thym et la rosée.
    Après qu'il eut brouté, trotté, fait tous ses tours,
    Jeannot Lapin retourne aux souterrains séjours.
    La belette avait mis le nez à la fenêtre.
    «Ô Dieux hospitaliers ! que vois-je ici paraître?
    Dit l'animal chassé du paternel logis.
    Hola! madame la belette,
    Que l'on déloge sans trompette,
    Ou je vais avertir tous les rats du pays.»
    La dame au nez pointu répondit que la terre
    Etait au premier occupant.

    C'était un beau sujet de guerre
    Qu'un logis où lui-même il n'entrait qu'en rampant!
    «Et quand ce serait un royaume,
    Je voudrais bien savoir, dit-elle, quelle loi
    En a pour toujours fait l'octroi
    A Jean, fils ou neveu de Pierre ou de Guillaume,
    Plutôt qu'à Paul, plutôt qu'à moi.»
    Jean Lapin allégua la coutume et l'usage.
    «Ce sont, dit-il, leurs lois qui m'ont de ce logis
    Rendu maître et seigneur, et qui, de père en fils,
    L'ont de Pierre à Simon, puis à moi Jean, transmis.
    Le premier occupant, est-ce une loi plus sage?
    - Or bien, sans crier davantage,
    Rapportons-nous, dit-elle, à Raminagrobis. »
    C'était un chat vivant comme un dévot ermite,
    Un chat faisant la chattemite,
    Un saint homme de chat, bien fourré, gros et gras,
    Arbitre expert sur tous les cas.

    Jean Lapin pour juge l'agrée.
    Les voilà tous deux arrivés
    Devant sa majesté fourrée.
    Grippeminaud leur dit:« Mes enfants, approchez,
    Approchez, je suis sourd, les ans en sont la cause.»
    L'un et l'autre approcha, ne craignant nulle chose.
    Aussitôt qu'à portée il vit les contestants,
    Grippeminaud, le bon apôtre,
    Jetant des deux côtés la griffe en même temps,
    Mit les plaideurs d'accord en croquant l'un et l'autre.

    Ceci ressemble fort aux débats qu'ont parfois
    Les petits souverains se rapportant aux Rois.

     

     

     

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    L’Abbaye de Senanque


    Il est encor des lieux préservés du chaos
    Du monde secoué par tant d’ébranlements ;
    Tel Sénanque aujourd’hui, en quête du Très-Haut
    Dans sa vallée sauvage oubliée par le temps,

    Planté dans la garrique au milieu des lavandes.
    Le monastère vit à son rythme sacré,
    Et comme une prière érigée sur la lande,
    Son coeur de pierre bat au tempo des étés.

    Il a presque mille ans. Les moines l’ont gardé
    Tel qu’il fut autrefois ; et malgré maints malheurs,
    Construit et reconstruit il est toujours dressé
    Dans son hâvre de paix, à force de ferveur.

    Il est austère et nu au coeur bleu du vallon
    Où coule calmement la douce Sénancole.
    Il est tout harmonie, et ses proportions
    Inspirées du Divin lui donnent son envol.

     

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