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Par chezmamielucette le 8 Août 2012 à 00:00
Au bord de la mer.
La lune de ses mains distraites
A laissé choir, du haut de l'air,
Son grand éventail à paillettes
Sur le bleu tapis de la mer.Pour le ravoir elle se penche
Et tend son beau bras argenté ;
Mais l'éventail fuit sa main blanche,
Par le flot qui passe emporté.Au gouffre amer pour te le rendre,
Lune, j'irais bien me jeter,
Si tu voulais du ciel descendre,
Au ciel si je pouvais monter !Recueil : Émaux et Camées (1852).
Théophile Gautier.
Date de naissance : 30 août 1811
Date de décès : 23 octobre 1872 (61 ans)
Profession : Écrivain, poète, peintre et critique d'art
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Par chezmamielucette le 1 Août 2012 à 00:00
C'est le premier matin du monde
C'est le premier matin du monde.
Comme une fleur confuse exhalée de la nuit,
Au souffle nouveau qui se lève des ondes,
Un jardin bleu s'épanouit.Tout s'y confond encore et tout s'y mêle,
Frissons de feuilles, chants d'oiseaux,
Glissements d'ailes,
Sources qui sourdent, voix des airs, voix des eaux,
Murmure immense,
Et qui pourtant est du silence.Ouvrant à la clarté ses doux et vagues yeux,
La jeune et divine Ève
S'est éveillée de Dieu.
Et le monde à ses pieds s'étend comme un beau rêve.Or Dieu lui dit : Va, fille humaine,
Et donne à tous les êtres
Que j'ai créés, une parole de tes lèvres,
Un son pour les connaître.Charles Van Lerberghe,
né à Gand le 21 octobre 1861 et mort à Bruxelles le 26 octobre 1907,
est un poète et écrivain symboliste belge francophone
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Par chezmamielucette le 25 Juillet 2012 à 00:00
Les nenuphars
A la baronne H. de B.Nénuphars blancs, ô lys des eaux limpides,
Neige montant du fond de leur azur,
Qui, sommeillant sur vos tiges humides,
Avez besoin, pour dormir, d'un lit pur ;
Fleurs de pudeur, oui ! vous êtes trop fières
Pour vous laisser cueillir... et vivre après.
Nénuphars blanc, dormez sur vos rivières,
Je ne vous cueillerai jamais !Nénuphars blancs, ô fleurs des eaux rêveuses,
Si vous rêvez, à quoi donc rêvez-vous ?...
Car pour rêver il faut être amoureuses,
Il faut avoir le coeur pris... ou jaloux ;
Mais vous, ô fleurs que l'eau baigne et protège,
Pour vous, rêver... c'est aspirer le frais !
Nénuphars blancs, dormez dans votre neige !
Je ne vous cueillerai jamais !Nénuphars blancs, fleurs des eaux engourdies
Dont la blancheur fait froid aux coeurs ardents,
Qui vous plongez dans vos eaux détiédies
Quand le soleil y luit, Nénuphars blancs !
Restez cachés aux anses des rivières,
Dans les brouillards, sous les saules épais...
Des fleurs de Dieu vous êtes les dernières !
Je ne vous cueillerai jamais !Barbey d'Aurevilly
Jules Barbey d’Aurevilly (Saint-Sauveur-le-Vicomte, en Normandie, 2 novembre 1808 - Paris, 23 avril 1889) est un écrivain français. Surnommé le « Connétable des lettres », il a contribué à animer la vie littéraire française de la seconde moitié du XIXe siècle. Il a été à la fois romancier, nouvelliste, poète, critique littéraire, journaliste et polémiste.
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Par chezmamielucette le 18 Juillet 2012 à 00:00
Le Loup et le Chien
Un Loup n'avait que les os et la peau,
Tant les chiens faisaient bonne garde.
Ce Loup rencontre un Dogue aussi puissant que beau,
Gras, poli, qui s'était fourvoyé par mégarde.
L'attaquer, le mettre en quartiers,
Sire Loup l'eût fait volontiers;
Mais il fallait livrer bataille,
Et le Mâtin était de taille
A se défendre hardiment.
Le Loup donc l'aborde humblement,
Entre en propos, et lui fait compliment
Sur son embonpoint, qu'il admire.
"Il ne tiendra qu'à vous beau sire,
D'être aussi gras que moi, lui repartit le Chien.
Quittez les bois, vous ferez bien:
Vos pareils y sont misérables,
Cancres, haires, et pauvres diables,
Dont la condition est de mourir de faim.
Car quoi? rien d'assuré: point de franche lippée:
Tout à la pointe de l'épée.
Suivez-moi: vous aurez un bien meilleur destin. "
Le Loup reprit: "Que me faudra-t-il faire?
- Presque rien, dit le Chien, donner la chasse aux gens
Portants bâtons, et mendiants;
Flatter ceux du logis, à son Maître complaire:
Moyennant quoi votre salaire
Sera force reliefs de toutes les façons:
Os de poulets, os de pigeons,
Sans parler de mainte caresse. "
Le Loup déjà se forge une félicité
Qui le fait pleurer de tendresse.
Chemin faisant, il vit le col du Chien pelé.
"Qu'est-ce là? lui dit-il. - Rien. - Quoi? rien? - Peu de chose.
- Mais encor? - Le collier dont je suis attaché
De ce que vous voyez est peut-être la cause.
- Attaché? dit le Loup: vous ne courez donc pas
Où vous voulez? - Pas toujours; mais qu'importe?
- Il importe si bien, que de tous vos repas
Je ne veux en aucune sorte,
Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor. "
Cela dit, maître Loup s'enfuit, et court encor.
Jean de LA FONTAINE (1621-1695)
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Par chezmamielucette le 11 Juillet 2012 à 00:00
Romance
Au lever de l'aurore,
Sur le lit de l'amour,
Zéphir caressait Flore
Plus belle qu'un beau jour.
Une jeune bergère
Auprès d'un noir cyprès,
A l'écho solitaire
Vint conter ses regrets.
Doux oiseaux de ces rives,
Pleurez, Tyrcis est mort ;
Tourterelles plaintives,
Gémissez de mon sort.
Quittez, roses nouvelles,
Vos riantes couleurs,
Et vous, échos fidèles,
Répétez mes douleurs.
Le rossignol sauvage
Venait du fond des bois
Suspendant son ramage
Écouter son hautbois.
Les vents alors paisibles
Murmuraient doucement,
Et les ruisseaux sensibles
Coulaient plus lentement.
Tyrcis le vrai modèle
Des bergers amoureux,
Discret, tendre et fidèle
Rendait mes jours heureux.
Avec des violettes
Il tressait des festons,
De rubans et d'aigrettes
Il ornait mes moutons.
Errez à l'aventure,
A la merci des loups ;
Désormais la nature
Doit prendre soin de vous.
Voici ma dernière heure,
Adieu, pauvre troupeau ;
Il faut bien que je meure,
Tyrcis est au tombeau !Nom de naissance : Alphonse Marie Louis de Prat de Lamartine
Date de naissance : 21 octobre 1790
Date de décès : 28 février 1869 (à 78 ans)
Profession : Écrivain, Poète, Historien, Ministre des Affaires étrangères
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Par chezmamielucette le 4 Juillet 2012 à 00:00
Un jour, l’ âne d’ un fermier est tombé dans un puits.
L’ animal gémissait pitoyablement pendant des heures, et le fermier se demandait quoi faire.
Finalement, il a décidé que l’ animal était vieux et le puits devait disparaître de toute façon, ce n’ était pas rentable pour lui de récupérer l’ âne.
Il a invité tous ses voisins à venir et à l’ aider.
Ils ont tous saisi une pelle et ont commencé à enterrer l’ âne dans le puits.
Au début, l’ âne a réalisé ce qui se produisait et se mit à crier terriblement.
Puis à la stupéfaction de chacun, il s’ est tu.
Quelques pelletées plus tard, le fermier a finalement regardé dans le fond du puits et a été étonné de ce qu’ il a vu.
Avec chaque pelletée de terre qui tombait sur lui, l’ âne faisait quelque chose de stupéfiant. Il se secouait pour enlever la terre de son dos et montait dessus.
Pendant que les voisins du fermier continuaient à pelleter sur l’ animal, il se secouait et montait dessus.
Bientôt, chacun a été stupéfié que l’ âne soit hors du puits et se mit à trotter !
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La vie va essayer de t’ engloutir de toutes sortes d’ ordures. Le truc pour se sortir du trou est de se secouer pour avancer. Chacun de tes ennuis est une pierre qui permet de progresser. Nous pouvons sortir des puits les plus profonds en n’ arrêtant jamais. Il ne faut jamais abandonner !
Secoue-toi et fonce !
Rappelle-toi, les cinq règles simples ! À ne jamais oublier, surtout dans les moments les plus sombres.
Pour être heureux / heureuse :
1. Libère ton coeur de la haine.
2. Libère ton esprit des inquiétudes.
3. Vis simplement…
4. Donne plus.
5. Attends moins.Ce texte m'a été envoyé par mail et je pense que cela vous fera plaisir de le lire ....
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Par chezmamielucette le 27 Juin 2012 à 00:00
Aurore
L’horizon est frangé d’un mauve délicat
Sous le ciel transparent, lumineux, presque blanc.
Les ruines du château, sur leur tas de gravats,
Sont empourprées de feu par le soleil levantAvant de recouvrer leur bien triste grisaille
De pierres corrodées par le temps qui délave…
Citadelle orangée où erre la gueusaille
Des ombres oubliées, lamentables épavesD’un lointain Autrefois maintenant effacé.
Mais le jour qui éclôt les a fait disparaître,
Et la lumière crue d’un beau matin de mai
Dissout l’ombre effrayante, en y faisant renaîtreDes scintillements d’or comme des fleurs nouvelles.
Mison la médiévale est encor endormie
Au creux de son lacis de rues et de venelles
Et le jour qui s’en vient l’a lavée de sa nuit.Sur le haut du beffroi, deux jolies tourterelles
Dorment encor, serrées en un frou-frou de plumes.
Mais il faut s’éveiller : à grands coups d’étincelles,
Le soleil triomphant vient de chasser la lune.Vette de Fonclare
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Par chezmamielucette le 20 Juin 2012 à 00:00
Nuits de juin
L’été, lorsque le jour a fui, de fleurs couverte
La plaine verse au loin un parfum enivrant ;
Les yeux fermés, l’oreille aux rumeurs entrouverte,
On ne dort qu’à demi d’un sommeil transparent.Les astres sont plus purs, l’ombre paraît meilleure ;
Un vague demi-jour teint le dôme éternel ;
Et l’aube douce et pâle, en attendant son heure,
Semble toute la nuit errer au bas du ciel.Victor Hugo
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Par chezmamielucette le 13 Juin 2012 à 00:00
Soirs d’antan
Où sont ces soirs d’été, ces jolis soirs d’antan
A l’extrême douceur – où l’on tirait sa chaise
Sur le pas de la porte ; où l’on avait le temps
De rire entre voisins, tout en prenant ses aisesAprès le dur labeur d’une longue journée ?
On était bien dehors, enroulé dans un châle,
Car il faisait frisquet sous la voûte étoilée
Après le grand cagnard d’un jour d’août infernal.Où est cette vie calme et cependant très rude
Où tout petit bonheur semblait exceptionnel ?
Je me souviens encor de la Mamet Gertrude
Narrant à qui voulait combien elle était belleEn sa folle jeunesse. Et toutes ces histoires,
Ces contes, ces chansons… On avait presque froid
Mais c’était délicieux ! Oh, qu’ils sont loin, ces soirs
D’une époque bénie appelée… autrefois !Pas de télé, alors, qui confine les gens
Au creux de leur maison bien fermée dès huit heures.
Est-ce bien un progrès ? Où est-il donc ce temps
Qui rapprochait les gens pour leur plus grand bonheur ?Où sont ces soirs d’antan, ces jolis soirs d’été
Qu’on avait le loisir de goûter lentement ?
Ces veillées disparues et qui s’en sont allées,
Comme la vie qui passe en mangeant ses enfants !Vette de Fonclare
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Par chezmamielucette le 6 Juin 2012 à 00:00
Bleu et blanc
Un petit chat bleu
Semé de pois blancs
Vit un gros rat blanc
Semé de pois bleus.Leurs mignonnes queues
Différaient de peu.Oui, mais seulement
Le nez du chat bleu
Etait tout tout blanc,
Le nez du rat blanc
Etait tout tout bleu.Leurs joues et leurs yeux
Différaient de peu.Oui, mais seulement
Un cil du chat bleu
Etait tout tout blanc,
Un cil du rat blanc
Etait tout tout bleu.
A cause de ce peu,
De ce tout petit peu
De blanc et de bleu,
Ils continuèrent
A se faire la guerre.Maurice Careme
(1899-1978). Né dans le Bradant, il est d’abord enseignant avant de se consacrer entièrement à la littérature, en 1943
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