Au début du XXe siècle, le souvenir de la guerre de 1870 est encore très vivace alors que déjà se profile à l'ombre la Grande Guerre. La Provence compte de nombreuses places militaires et garnisons telles que les villes d'Orange, Avignon, Miramas, Istres ou Carpiagne près de Marseille, sans oublier Toulon et son arsenal militaire. Tous ces militaires font partie du quotidien des Provençaux : ils vivent en ville, partent en campagne, défilent à travers les rues en organisant des exercices et manoeuvres au coeur des cités.

 

 

 

A Avignon, on estime à 10% la part de la population qui est engagée sous le drapeau tricolore. La cité des Papes compte alors trois casernes, dont l'une n'est autre que le palais des Papes. Entre 1881 et 1905, une grande partie des bâtiments du palais pontifical abrite de jeunes recrues, qui répètent leurs marches militaires sur la place, devant le monument sous l'oeil curieux des badauds. Après presque 20 années dévolues à la fonction de caserne, le grand palais gothique de France est rendu au patrimoine de la ville pour être restauré et ouvert au public.

 

 

Alors, le 58e régiment d'infanterie s'installe dans la caserne Chabran. Ce régiment est célèbre pour son aptitude à jouer de la musique dont les Avignonnais sont friands.

 

 

A Istres, quelques hangars érigés à la hâte en bordure de la Crau témoignent de la naissance de l'école d'aviation en 1917. En mai de la même année, de nombreux élèves pilotes vont défiler sur la piste pour y recevoir une rapide formation sur un avion tel que le Gaudon G3.

 

 

En avril 1920, Jean Mermoz s'engage pour quatre ans dans l'armée et opte pour l'aviation. Il est envoyé comme élève pilote à la base d'Istres où il obtient son brevet de pilote le 2 février 1921, après deux échecs.

 

 

Les avions tels que le Breguet ou le Nieuport nécessitent la construction d'une piste en ciment de 1 500 m qui est achevée en 1930. Quelques années plus tard, la réputation de cette école n'est plus à faire.

 

 

En 1595, Toulon devient citadelle et Henri IV accorde aux habitants l'usufruit à perpétuité des fossés et terrains à gagner sur la mer : l'acte de naissance de l'arsenal est signé.

 

 

 

En 1599, un arrêt rendu par le parlement de Provence précise qu'une partie de ces terrains est "destinée à servir à la construction, à fabriquer des vaisseaux et pour bâtir un arsenal" et en 1610, les premières galères s'installent à Toulon.

 

 

 

L'arsenal englobe la darse de Vauban et la darse de Castigneau creusée en 1852 et celle de Missiessy, établie par Napoléon III dix ans plus tard.

 

 

Texte extrait du livre : La Provence d'Antan.