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Accroché au flanc du
Causse Sauveterre, le village de Saint-Enimie s'étage au bord de falaises escarpées qui dominent une boucle du Tarn. Au coeur de ce décor sauvage, les vieilles maisons de pierre et les ruines
de l'abbaye demeurent les témoins d'un passé prospère.
Histoire ou légende ? Tout commence au VIe siècle avec une princesse mérovingienne atteinte de la lèpre. Guidée par un ange, elle arrive dans ces gorges désolées et guérit de son mal après s'etre
baignée à une source, au lieu-dit de Burlatis. Elle s'installe dans une grotte et fonde à proximité un monastère autour duquel se développe peu à peu le village qui porte aujourd'hui son nom.
DE BURLATIS A SAINTE-ENIMIE
Témoins séculaires de ce passé de légende, les eaux vertes de la source de Burle miroitent au fond d'une vasque, près de la Mairie. De cette fontaine, la vue est belle sur les terrasses, autrefois
cultivées, qui s'accrochent aux falaises et sur les ruelles pavées qui grimpent jusqu'au monastère. Présents dans les lieux dès le Xe siècle, les moines bénédictins développèrent cette abbaye
qui atteignit son apogée au XVe siècle. C'est également à eux que l'on doit l'église romane, au bas du village. A l'époque, des fortifications dont subsistent quelques vestiges protégeaient
Sainte-Enimie, rendu prospère par le pélerinage aux reliques de la sainte. Des marchés et des foires importantes se tenaient alors près de la halle au Blé et sur les places. Pillée et
incendiée durant la Révolution, l'abbaye n'a conservé intactes que la salle capitulaire et la chapelle Sainte-Madeleine. Les anciens batiments conventuels accueillent aujourd'hui un collège.
LES RUINES DU MONASTERE
La plupart des édifices du monastère bénédictin ont été détruits à la Révolution. La bibliothèque, qui donnait sur la place du Piot, comportait près de 2 000 ouvrages dont la combustion dura huit
jours ! Longue de 24 mètres, la "salle capitulaire" correspond en réalité au réfectoire et à la "crypte" n'était en fait qu'une cave où l'on stokait les vivres. Dans le prolongement de la
chapelle Sainte-Madeleine, édifiée en 1235 dans un style roman extrémement épuré, on peut voir les vestiges des fortifications de l'abbaye.
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