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Peintures de : Pierre BONNARD (1867-1947) post-impressionniste
Pierre Bonnard ( 1867 - 1947 ) a eu tout au long de sa vie l'art de jouer sur la juxtaposition et les rapports entre les couleurs chaudes, et les couleurs froides. "Nu dans le bain" (1936-38), où se marient l'orangé et le bleu profond, illustre à la perfection ce jeu entre les tons chauds et les tons froids. Mais il excèle aussi dans la déclinaison des multiples variantes de chaque couleur, ce qui fait qu'à l'intérieur d'un même tableau, on peut découvrir toute la gamme chromatique d'une même teinte.
Il aime représenter les multiples nuances qui apparaissent dans les reflets et les jeux de couleurs, avec ses sujets entourés d'eau, ou se réflétant dans des miroirs. Une peinture telle que "La Cheminée" (1916) montre une femme qui se regarde dans une glace. L'utilisation des surfaces réfléchissantes lui permet également de prendre de la distance avec la réalité observée de son sujet . Chez Pierre Bonnard, bien que ses modèles soient souvent présentés nus dans les scènes d'intimité, les tableaux dégagent rarement une vision ou une charge érotique, mais plus une sensualité de la peinture elle même, davantage que de ses sujets féminins, dont on ne distingue pas les visages.
Sur le mode naturaliste, " L’Homme et la Femme (1900), met en scène à travers les jeux d'un miroir l’artiste et son modèle, Marthe, sa femme aimée, qu'il a rencontrée en 1893 aux côtés de qui il vivra durant cinquante ans et qu'il représentera sur près de 400 tableaux."
Les nus féminins, depuis le " Nu aux bas noirs "(1893-1900) jusqu’au " Nu au tub" (1908-1920) et à l' ultime " Nu dans le bain " (1924-1946) représentés s'organisent selon un dispositif constant : bassine ou tub, baignoire, miroir, table de toilette. Le nu est debout, se baignant, se lavant, s’essuyant, se parfumant. Cette thématique a pour objet les jeux et les variantes de la lumière dans les reflets de l'eau ou des miroirs.
À partir des années 1920, Bonnard déploie de nouveaux accords de composition et couleurs où la lumière se combine à des distorsions de l’espace, comme dans " Nu dans la baignoire " (1925). Le sujet se dissout dans les couleurs et prend forme dans la lumière : " Le Bain", (1936), ou "Nu dans le bain au petit chien"( 1941-1946).
Les paysages ou terrasses offrent des scènes où la mythologie se mêle à la vie familière : les personnages contemporains se mêlent aux représentations anciennes d'une lointaine Arcadie. La composition offre un panorama ouvert avec des plans étagés, et une grande plage centrale vide, soulignant la profusion végétale où apparaissent après coup des personnages, comme dans " La Terrasse de Vernon " (1928 ) .
Les intérieurs représentent des scènes familières où s’inscrivent les sujets habituels de l'artiste, Marthe et le chien, dans des configurations variables telles que dans "Le Café " (1915) ou "Café Au Petit Poucet " (1928). Les salles à manger des années 1930 constituent des variations sur le rapport intérieur-extérieur, doublé des effets de reflets chers à Bonnard, et de fenêtres. Le jeu des couleurs froides alternent avec des couleurs chaudes, comme dans "La Salle à manger sur le jardin" (1931) ou "Grande Salle à manger " (1934).
Les natures mortes, quant à elles parfois travaillées en surplomb, donnent une représentation spatiale qui parfois confine à l’abstraction tel que dans "Le Coin de table"(1935).Les autoportraits de l’artiste depuis son premier portrait, réalisé en 1889, jusqu'à sa dernière figure, froide "Portrait du peintre par lui-même" ( 1945), Pierre Bonnard exprime à chaque fois une intériorité dense, une composition d'où émane une tension toujours plus sombre ou mélancolique.
Pierre Bonnard, est sans doute l'un des peintres majeurs du XXème siècle, car il se distingue comme figure marquante d’une modernité " autre ". Sa peinture confère en effet une dimension intemporelle aux personnages et révèle une interrogation qui invite le regard à se poser, et à arrêter le temps. Elle a l'immense mérite de situer le problème du
" sujet ", au centre véritable de la peinture, de son rapport à l’intime et de son dépassement, et peut constituer par là une part de réponse aux interrogations des artistes d’aujourd’hui.
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Commentaires
Bonjour Mamie6lucette---------
Il utilise dans sa peinture des couleurs que j'aime bien--------
Merci pour le partage------
Je t'embrasse-----------
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Voir également ce site sur lequel est présenté René Devillario, peintre post-impressioniste :
http://rdevillario.blogspot.fr/
Bien cordialement