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    L'Amandier Récalcitrant

    Tout au fond du jardin il est un amandier
    Las et désabusé qui ne veut plus fleurir !
    Il est vrai qu’il est vieux, que le moindre soupir
    De la brise d’hiver semble le fatiguer.

    Mais il n’a plus envie de se donner du mal
    A recréer des fleurs ! L’air est trop pollué,
    L’atmosphère alentour lui paraît trop viciée
    Et le ciel de Provence est de plus en plus sale.

    L’amandier tout tordu a vraiment le cafard.
    Peut-être a-t-il besoin d’un bon litre d’engrais
    Ou de quelques baisers sur son vieux tronc rapé ?
    On a besoin de lui, et il n’est pas trop tard

    Pour le voir s’éveiller en sa belle livrée !
    Le soleil s’y est mis : bombardant à foison
    Notre récalcitrant de millions de rayons,
    Il l’a encouragé et l’a réconforté.

     

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  • la-grenouille-qui-veut-se-faire-aussi-grosse-que-le-boeuf.JPG

    LA GRENOUILLE QUI VEUT SE FAIRE AUSSI GROSSE QUE LE BOEUF

    Une Grenouille vit un Boeuf
    Qui lui sembla de belle taille.

    Elle, qui n'était pas grosse en tout comme un oeuf,
    Envieuse, s'étend, et s'enfle, et se travaille,
    Pour égaler l'animal en grosseur,
    Disant : "Regardez bien, ma soeur ; Est-ce assez ? dites-moi ; n'y suis-je point encore ?

    - Nenni. - M'y voici donc ?

    - Point du tout. - M'y voilà ?
    - Vous n'en approchez point. "La chétive pécore
    S'enfla si bien qu'elle creva.

    Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages :
    Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs,
    Tout petit prince a des ambassadeurs,
    Tout marquis veut avoir des pages.

    ibxkec

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  • A-Saint-Tropez.jpg

    Prière à Saint-Tropez

     

    Pauvre, pauvre Saint Trop’ assis sur un tas d’or,
    Devenu snobinard et même si mythique
    Que tu es étranger à ce trop joli port
    Envahi de maisons qui empestent le fric.

    Où est le temps heureux de ces jours insouciants
    Où tu vivais gaiement au bord de l’eau nacrée
    Dodelinant en creux le long des quais, gluants
    De la tripaille bleue des poissons frais pêchés ?

    Car tu es à la mode et ne peux plus qu’en rire.
    Ta vie simple d’alors n’est plus que souvenirs
    Il te faut supporter tout ce bruit, cette rage

    De vivre bien trop vite et en trop peu de temps.
    Mais qu’est donc devenu le si charmant village
    Qui semblait ignorer alors le mot « argent » ?

    jhfn4xys[1]

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  • 352401cc.jpg

    La Girolle

    On l’appelle aussi chanterelle
    Car elle chante au fond des bois
    Quand le mois de mai nous appelle
    A l’aller cueillir chaque fois

    Que l’eau nous en vient à la bouche.
    Prenons un grand panier, ma chère,
    Et cherchons bien au pied des souches
    La belle en son rond de sorcières.

    Elle a mis son grand chapeau jaune
    Entonnoir convexe, odorant,
    Ocré comme feuille d’automne
    Bien que nous soyons au printemps.

    Allons en faire une omelette
    Avec des oeufs tout frais pondus.
    Un peu de thym, de ciboulette …
    Champignon-roi tant attendu !

     

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  • 10044182aruelle-en-provence-affiches.jpg

    La ruelle

    Au fin-fond de Marseille il est une ruelle
    Etrangement tranquille et qui semble assoupie.
    C’est plutôt le week-end que l’étroite venelle
    Dort tout benoîtement une heure après midi.

    Elle est tout engluée dans sa douce torpeur.
    Une fontaine y pleut une plainte mouillée,
    Mais nul n’en entend plus le glouglou chuchoteur
    Car on dort trop profond derrière les volets.

    Les murs sont écaillés et croulent sous les fleurs
    Débordant de gros pots au vernis fissuré.
    Un vélo oublié veut croire en un voleur,
    Mais nul ne le prendra, il est bien trop rouillé.

    Et bien que tout ici s’ébrèche de partout,
    Des pavés aux trottoirs, des gouttières aux pierres,
    On y a l’air heureux, l’on a même le goût
    D’y vivre pleinement sous l’intense lumière. 

     

     

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  • 01-07.jpg

     

    LA BESACE

    Jupiter  dit un jour: «Que tout ce qui respire
    S'en vienne comparaître aux pieds de ma grandeur:
    Si dans son composé quelqu'un trouve à redire,
                Il peut le déclarer sans peur;
                Je mettrai remède à la chose.
    Venez, singe; parlez le premier, et pour cause.
    Voyez ces animaux, faites comparaison
                De leurs beautés avec les vôtres.
    Etes-vous satisfait? - Moi? dit-il; pourquoi non?
    N'ai-je pas quatre pieds aussi bien que les autres?
    Mon portrait jusqu'ici ne m'a rien reproché;
    Mais pour mon frère l'ours, on ne l'a qu'ébauché:
    Jamais, s'il me veut croire, il ne se fera peindre."
    L'ours venant là-dessus, on crut qu'il s'allait plaindre.
    Tant s'en faut: de sa forme il se loua très fort;
    Glosa sur l'éléphant, dit qu'on pourrait encor
    Ajouter à sa queue, ôter à ses oreilles;
    Que c'était une masse informe et sans beauté.
                L'éléphant étant écouté,
    Tout sage qu'il était, dit des choses pareilles:

    Il jugea qu'à son appétit
                Dame baleine était trop grosse.
    Dame fourmi trouva le ciron trop petit,
                Se croyant, pour elle, un colosse.
    Jupin les renvoya s'étant censurés tous,
    Du reste contents  d'eux.
    Mais parmi les plus fous
    Notre espèce excella; car tout ce que nous sommes,
    Lynx envers nos pareils, et taupes envers nous,
    Nous nous pardonnons tout, et rien aux autres hommes:
    On se voit d'un autre oeil qu'on ne voit son prochain.
                Le fabricateur souverain
    Nous créa besaciers  tous de même manière,
    Tant ceux du temps passé que du temps d'aujourd'hui:
    Il fit pour nos défauts la poche de derrière,
    Et celle de devant pour les défauts d'autrui.

     

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  •  

    crocusD.Lingras.jpg

    Là-haut dans les alpages le temps redevient
    Un vrai temps du bon Dieu. L’air est bien moins glacé,
    Et l’on respire mieux ; l’on se sent presque bien
    Sur les pentes lustrées beaucoup moins verglacées.

    Puis c’est un vrai bonheur car voici qu’apparaissent,
    Trouant la neige ultime, de jolis pétales
    Pointus et violacés*. Lentement ils redressent
    Leur lance minuscule. Le gel leur est égal

    Car s’ils sont les premiers messagers du printemps,
    Un froid un peu cinglant vraiment les indiffère.
    Ils sont striés de mauve, avec un coeur safran ;
    Peut-être les dernières larmes de l’hiver ?

     

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  • peinture-sur-toile-sentier-pedestre-montagne.jpg

    Un sentier en montagne

     

    C’est un joli sentier qui zigzague en flânant
    Du Sauze au Super-Sauze. Une sente plutôt,
    Que seuls connaissent bien les derniers habitants
    Accrochés au Massif par le coeur et les os !

    Dès l’aube du printemps, il sent tellement bon
    Qu’on a le nez qui frise en respirant l’odeur
    Aigrelette et boisée de la végétation
    Qui vient juste d’éclore. Des myriades de fleurs

    En tapissent les bords pour quelques jours à peine.
    Il grimpe allègrement, et c’est un raidillon
    A emballer le coeur et faire perdre haleine
    Si l’on marche trop vite en quittant le vallon.

    Il passe par ici dans un bois de mélèzes
    Où l’on a soudain froid tant l’ombre est absolue ;
    Et là c’est un pré vert où paissent quelques chèvres ;
    Puis l’espiègle chemin saute au-dessus d’un ru ;

     

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  • la-cigale-et-la-fourmi.jpg

    La Cigale, ayant chanté
    Tout l’Été,
    Se trouva fort dépourvue
    Quand la Bise fut venue.
    Pas un seul petit morceau
    De mouche ou de vermisseau.
    Elle alla crier famine
    Chez la Fourmi sa voisine,
    La priant de lui prêter
    Quelque grain pour subsister
    Jusqu’à la saison nouvelle.
    « Je vous paierai, lui dit-elle,
    Avant l’Août, foi d’animal,
    Intérêt et principal. »
    La Fourmi n’est pas prêteuse :
    C’est là son moindre défaut.
    « Que faisiez-vous au temps chaud ?
    Dit-elle à cette emprunteuse.
    — Nuit et jour à tout venant
    Je chantais, ne vous déplaise.

    — Vous chantiez ? j’en suis fort aise :
    Eh bien ! dansez maintenant. »

    Jean de la Fontaine

    090410015150145983457210[1]

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  • 15-grenouille-grenouilles-crapauds-animaux.jpg

    Assise sur un nénuphare

    Assise sur un nénuphar,
    Plus verte que feuille de printemps,
    Elle chante à la lune bleue,
    Et son chant craquète et sautille
    D’étang d’argent en mare d’or.

    Son immense bouche est un piège
    Pour les insectes de l’été.
    Ses yeux sont deux globes dorés,
    Ses pattes pliées sont si longues
    Qu’on les croirait doubles ou triples
    Sous son ventre rond d’émeraude.

    L’eau de l’étang qui friselise
    Lèche ses doigts palmés et verts.
    Elle chante à la lune bleue,
    Et son chant craquète et sautille
    D’étang d’argent en mare d’or.

    jhfn4xys[1]

     

     

     

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