Au cours du XIXe siècle, les grands boulevards, lieu de rendez-vous des élégantes et élégants parisiens, donnent le ton de la mode. Suivant les époques, vont se succéder les muscadins et les merveilleuses du Directoire, les gandins sous la Restauration, les dandys sous Louis Philippe, les femmes en crinolines sous le Second Empire.

 

 

C'est la grande époque des cafés des grands boulevards, fréquentés par les célébrités des arts et des lettres aussi bien que par les aristocrates et les bourgeois excentriques. Le plus célèbre est le Tortoni, mais il y a aussi le café Riche, le café de Paris, le Cardinal, le café Hardy ou encore le café Anglais, célèbre pour ses cabinets particuliers.

 

 

En 1837, Alfred de Musset décrit ainsi ces cafés :

 

" Vous ne connaissez sûrement pas, Madame, les moeurs de ce pays étrange qu'on a nommé le boulevard de Gand. Il ne commence guère à remuer qu'à midi. Les garçons de café servent dédaigneusement quiconque déjeune avant cette heure. C'est alors qu'arrivent les dandys, ils entrent à Tortoni par la porte de derrière, attendu que le perron est envahi par la Barbares, c'est à dire les gens de la Bourse. Le monde dandy, rasé et coiffé, déjeune jusqu'à deux heures, à grand bruit, puis s'envole en bottes vernies.... Le boulevard Gand, pendant le jour est donc livré à la foule qui s'y porte depuis trois heures environ jusqu'à cinq.

 

 

Tandis que les équipages poudreux règnent glorieusement sur la chaussée, la foule ignorante ne se promène que du beau côté parce que le soleil y donne ....A cinq heures, changement complet : tout se vide et reste désert jusqu'à six heures, alors les habitués de chaque restaurent paraissent peu à peu et se dirigent vers leurs mondes planétaires. Le rentier, amplement vêtu, s'achemine vers le café des Anglais avec son billet de stalle dans la poche, le courtier bien brossé, le demi-fashionable vont s'installés chez Hardy, de quelques lourdes voitures de remise débarquent de longues familles anglaises qui entrent au café de Paris sur la foi d'une mode oubliée, les cabinets du café Douix voient arriver deux ou trois parties fines, visages joyeux mais inconnus. Le club de l'Union s'illumine et les équipages s'y arrêtent, les dandys sautillent ça et là avant d'entrer au Jockey-Club.

 

 

Texte extrait du livre : Le grand Almanach de la France

 

 

Hiver

Des petits bruits feutrés à la fenêtre
Ce sont les flocons du rêve blanc
Qui valsent gaiement,
De-ci, de-là au gré du vent.
Une jolie dentelle de givre
A ourlé les vitres
De dessins exquis.
Dans l'âtre le feu crépite
Et nous offre ses ors en mille pépites,
Sa longue flamme bleue
Eclairant les yeux
Et léchant la braise incandescente.
Dehors, le grand sapin majestueux
Où j' ai vu des geais se réfugier,
Agite ses branches poudrées.
Un rayon de soleil est apparu,
D'aussi jolis diamants je n'ai vu
Scintiller sur la terre.
La colline, là-bas , me donne envie
D'aller soulever son doux tapis,
Mais le bliszard s'en charge.
Au jardin, sur le rosier
Un dernier bouton de rose a gardé
D'infimes gouttelettes gelées,
Perles délicates en cristal.
Autour de la maison,
Les oiseaux dans les buissons
Chantent joyeusement.
Hiver, malgré tes bises piquantes,
Tes pluies verglaçantes,
Tes matins de peine,
Tes brumes grises sur la plaine,
Ho hiver, je t'aime
Car je sais que reviendra le printemps!

Christiane L'Hermite-Coffrand

 

 

L'inventaire des grottes de Longmen semble digne du Guiness des records. Il y en a 2 345 si l'on totalise les véritables grottes et les petites niches distribuées sur plus de 1 kilomètre sur la pente des montagnes longeant le fleuve Yi. Elles renferment plus de 100 000 effigies bouddhistes de 2 centimètres à 17 mètres de hauteur, 43 pagodes et plus de 3 600 tablettes de pierres couvertes d'inscriptions, d'une valeur inestimable pour reconstituer l'histoire de la Chine ancienne.

 

 

On considère qu'il s'agit du plus riche ensemble d'art chinois pour la période comprise entre la dynastie des Wei du Nord et celle des Tang. Ces grottes ont été sculptées en l'espace de quatre siècles, à partir de 493 apr.J.C., après le transfert de la capitale de Datong à Luoyang. Située au bord du Yi, la ville se trouve à une douzaine de kilomètres de deux montagnes qui se font face sur les rives du fleuve et forment un imposant défilé que les Chinois ont d'abord appelé Yi Que "la porte sur le fleuve Yi". Puis, une fois Luoyang devenue capitale, ils l'ont rebaptisé Longmen, "la porte du Dragon".

 

 

La plus impressionnante des grottes artificielles de Longmen creusées dans la paroi rocheuse est probablement le temple de Fang Xian Si, crée entre 672 et 675, sous les Tang. Quand on l'a sculpté, il était fermé par un toit qui abritait la plus grande statue de Longmen, un Bouddha de 17,14 mètres flanqué de deux disciples et de deux bodhisattvas. Conformément à la tradition, la statue colossale manifeste une parfaite combinaison d'intégrité morale, d'élégance et de sérénité. D'une façon plus prosaïque, on dit qu'elle immortalise les traits de l'impératrice du Zetian, surnommée la "Vénus de l'Orient".

 

 

La grotte de Gu Tang, la première a avoir été creusée au flanc de ces montagnes entre 495 et 575, et tout aussi intéressante. On y trouve les plus remarquables créations de l'art des Wei du Nord, un Bouddha en train de méditer, sur un autel, avec deux lions à ses pieds, mais aussi d'autres sculptures et peintures et 19 des textes calligraphiés de Longmen.

En revanche, le grotte de Wan Fo, créée en 690 et dite également la "grotte des 10 000 Bouddhas" est célèbre pour le nombre d'effigie du Bouddha qu'elle abrite. On en dénombre en fait plus de 15 000 sur le parois nord et sud, tandis que la paroi du fond est ornée de 54 fleurs de lotus, sur chacune desquelles est posé un bodhisattva.

La grotte de Lian Hua Dong, ou "de la fleur de lotus", elle , abrite une seule fleur sculptée au plafond sous les Wei du Nord, vers 527.

 

 

Les grottes de Ping Yang sont aussi d'une facture exceptionnelle. Il s'agit d'un ensemble de trois cavités dont l'aménagement a exigé près de 25 ans de travail et mobilisé, dit-on, plus de 800 personnes. Créée entre 500 et 523 par l'empereur Yan Lo en mémoire de l'empereur Xiao Wen Di et de son épouse, cette grotte centrale mesure 12 mètres sur 11 et fait 9 mètres de hauteur. L'intérieur abrite neuf statues de Bouddha, dont la plus grande atteint 8 mètres de haut. Au plafond, on note encore une grande fleur de lotus et 10 serviteurs. Malheureusement, les splendides scènes d'adoration qui ornaient les parois ont été enlevées en 1935 et se trouvent aujourd'hui dans un musée des Etats Unis.
Bien qu'elles soient bien conservées en général, les grottes de Longmen ont longtemps été victimes des agents naturels comme l'érosion et du vandalisme.

 

Aujourd'hui, en plus, avec l'essor économique de la zone urbaine de Longmen, de nouvelles menaces sont apparues, qui risquent de compromettre l'intégrité des grottes : les pluies acides et les gaz d'échappement. De plus en plus conscients de la nécessité de préserver le patrimoine artistique, le gouvernement chinois et les autorités locales ont pris des mesures radicales, telles que l'éloignement des installations touristiques de la zone des grottes, le déplacement du village voisin de Longmen et la reconstruction de la voie d'accès pour réduire le plus possible les vibrations et les poussières émises par les moyens de transport.

 

 

Texte extrait du livre : Les plus beaux sites du patrimoine mondial de l'Unesco.

 

 

Robert Finale est d'origine cubaine.

 

Les oeuvres puissantes et captivantes de l'artiste, découlent naturellement d'une passion profonde et d'un talent donné par Dieu pour capturer la beauté intrinsèque de l'humanité et de la nature. Le travail de Robert Finale sur toile est un réconfort et apporte un calme enchanteur. Son style distinctif est un mélange coloré de la romance et de la beauté impressionniste réaliste, la plupart du temps dans des cadres historiques.

 

Sa peinture vous transporte à une époque et le lieu de charmes privés, un havre de pur bonheur et de tranquillité. Robert aime à explorer l'interaction complexe de la lumière et ses effets sur l'architecture et ses environs. Voyageur passionné, Robert Finale utilise ses photographies, des croquis et des souvenirs tout simplement comme point de départ, une source d'inspiration sur le chemin de la création de chaque chef-d'oeuvre.

 

Homme calme et de caractère doux, Robert Finale utilise ses tableaux pour communiquer avec chaque personne. L'utilisation de couleurs et de textures sont riches, Finale développe son propre vocabulaire riche dans un tableau. Exprimant cette langue riche à travers les lieux et les entités qui lui permettent de puiser dans son propre monde et les expressions fragiles qui existent en chacun de nous.

 

L'émotion qu'une personne ressent lors de l'examen d'une oeuvre d'art est la beauté de cette communication. Comme Robert met le coup de pinceau final sur la toile, il est conscient du fait que l'art est un langage universel. Par conséquent, une toile représente la fenêtre à des millions de différentes émotions qui ont existé et existent à travers nous tous, donnant au spectateur un puissant outil pour regarder à l'intérieur de son propre monde, pour la compréhension du voyage de la vie..

 

Texte trouvé sur internet..

 

 

Les avantages à lire la Parole de Dieu

 

"Tes paroles ont fait la joie et l'agrément de mon coeur." Jérémie 15.16

 

Dieu a des promesses pour ceux qui prennent chaque jour du temps pour le connaître à travers sa Parole.

 

 

En voici quelques-unes :

1. La joie. "Tes paroles se sont trouvées devant moi et je les ai dévorées, tes paroles ont fait l'agrément et la joie de mon cœur".

2. La force. "Et maintenant, je vous confie à Dieu et à la parole de sa grâce, qui a la puissance d'édifier et de donner l'héritage parmi tous ceux qui sont sanctifiés." (Actes 20.32).

3. La paix. "Il y a beaucoup de paix pour ceux qui aiment ta loi, et rien ne les fait trébucher" (Psaume 119.165). "Si tu étais attentif à mes commandements ! Ta paix serait comme un fleuve" (Esaïe 48.18).

4. La stabilité. "Je contemple l'Éternel constamment devant moi, quand il est à ma droite, je ne chancelle pas. Aussi mon cœur est dans la joie, mon esprit dans l'allégresse, même mon corps repose en sécurité." (Psaume 6.8-9).

5. La réussite. "Ce livre de la loi ne s'éloignera pas de ta bouche ; tu y méditeras jour et nuit pour observer et mettre en pratique tout ce qui y est écrit, car c'est alors que tu mèneras à bien tes entreprises, c'est alors que tu réussiras." (Josué 1.8).

6. Les exaucements de prières. "Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé." (Jean 15.7).

 

 

Une action pour aujourd'hui

 

Joie, force, paix, stabilité, réussite et prières exaucées sont des choses que tout le monde désire. Pas vous ? Ne cherchez pas plus loin. Dieu vous les a promises si vous passez chaque jour du temps avec lui à lire sa Parole.

Bob Gass

 

 

Ingrédients / pour 4 personnes

 

2 pamplemousses roses
1 citron
6 bâtonnets de surimi
1 boîte de chair de crabe sans cartilages
4 cuillères à café de crème allégée à 15 %
poivre

 

 

Préparation

1 Pelez les pamplemousses à vif et coupez-les en petits morceaux. Faites disparaître toutes les peaux blanches qui sont amères. Mettez dans un saladier ainsi que le crabe égoutté et le surimi coupé en rondelles.

 

2 Ajoutez le jus de citron, poivrez et mélangez délicatement.

 

3 Disposez cette préparation dans 4 verrines. Placez sur chacune une cuillerée de crème.

Pour finir

Servez bien frais.

 

 

En ce 5 février 1916, Hugo Ball allait sur ses 30 ans. Ce jeune poète allemand issu d'une famille catholique rigoureuse, s'était retrouvé à l'université par les hasards de la vie. réformé à la veille de le guerre de 1914, il développe, à côté du théâtre et de la poésie une réflexion militante et pacifiste. C'est ainsi qu'en 1915, avec sa compagne Emmy Hennings, danseuse de cabaret,

 

 

il quitte l'Allemagne pour rejoindre Zurich, en Suisse. Là avec quelques amis artistes contestataires, ils décident d'ouvrir un café littéraire et artistique dans une salle désaffectée d'une petite rue zurichoise.

 

 

C'est le "Cabaret Voltaire" inauguré le 5 février 1916 en présence entre autre du poète roumain Tristan Tzara, du sculpteur alsacien Jean Arp, du peintre allemand Hans Richter..

 

 

On considère que cet événement marque la naissance du mouvement "Dada". La légende veut que le mot ait été trouvé quelques jours plus tard, en ayant glissé un coupe-papier au hasard entre les pages d'un dictionnaire.
Mouvement intellectuel, littéraire et artistique, le "Dadaïsme", se veut une remise en cause totale des conventions et contraintes idéologique, artistiques, et politiques.

 

 

Selon ses fondateurs, le nom même du mouvement désigne le néant absolu. Durant la guerre et en dépit de celle-ci, le mouvement connaît une propagation rapide en Europe et jusqu'à New York, avec notamment l'installation de Tzara à Paris, et l'arrivée dans le groupe des peintres de Marcel Duchamp et Max Ernst.

 

 

Voici quelques oeuvres dadaïstes

 

 

Texte extrait du livre : Le grand Almanach de la France 

 

Le fenouil marin est une petite plante à la tige hésitante, striée et charnue, dont la racine s'insinue dans la moindre fente de rocher et peut alors atteindre jusqu'à 5 mètres de long. Il lui faut beaucoup d'humidité, les embruns salés, ainsi que la douceur des climats maritimes, océanique ou méditerranéen.

 

Ce sont les feuilles charnues épaisses et luisantes que la médecine utilise, pour bénéficier au mieux de leur action apéritive, tonique et antiscorbutique, il faut les manger crues, mais si l'on recherche l'effet dépuratif et diurétique, la meilleure préparation et l'infusion de plante fraîche.

 

 

Cependant, il est plus agréable de consommer les feuilles de ce fenouil marinées au vinaigre comme les cornichons. Une fois prêts, les bocaux doivent être hermétiquement bouchés et conservés dans un endroit sec. Au XIXe siècle, certains villages méditerranéens en faisaient le commerce et les marins les emportaient à bord, ca ils appréciaient le goût un peu amer et salé mais très agréable de la christe marine.

 

 

HABITAT

- Crêtes rocheuses, sous les embruns.

 

 

IDENTIFICATION

- 0,20 à 0,50 mètre. Vivace

 

- Tige couchée, striée en zigzag

 

-Feuilles glauques, étalées, charnues, épaisses, luisantes, glabres, 2-3 fois pennées en folioles linéaires, dressées, pointues

 

- Fleurs blanc verdâtre (juillet-octobre) en ombelle basse de 10 à 20 rayons épais, involucre et involucelles à nombreuses bractées rabattues, pétales arrondis

 

- Fruit gras, ovoïde, spongieux, marqué de 10 côtes tranchantes

 

-Odeur peu aromatique

- Saveur amère, salée

 

PARTIES UTILISEES

- Feuilles

 

 

CONSTITUANTS

- Essence, huile, sels minéraux, iode, brome, vitamine C

 

 

PROPRIETES

- Antiscorbutique, apéritif, dépuratif, diurétique, tonique.

 

 

 

Hivernale

 

C'est le petit matin. Il gèle à pierre fendre.
Pas de bruit, nul écho dans le jardin figé.
Le merle, le pinson ne se font plus entendre.
Le décor familier en un jour a changé.

Un voile scintillant a recouvert la plaine,
L'allée bordée de buis où fleurissait l'oeillet.
Elle ne chante plus la joyeuse fontaine,
Où venait s'abreuver l'abeille de juillet.

Sur la haie de cyprès, l'oeuvre d'une araignée
S'expose, napperon crocheté de fil blanc.
La tonnelle sans fleurs, que l'on a dédaignée
N'accueille plus l'ami, rêvant sur le vieux banc.

Sur la vitre le gel a peint une dentelle,
Des roses, des palmiers ou l'envol d'un oiseau.
Implacable, sournois, dans sa quête cruelle,
Il vient d'emprisonner l'eau vive du ruisseau.

Sur l'Indre, près du pont, alors que le jour tremble,
Les canards vont par deux, caquetant, jacassant.
En dépit de l'hiver, ils régatent ensemble,
Sans souci des frimas et du ciel menaçant.

Un timide soleil à cet instant se lève
Sur les arbres meurtris, perlés de fin grésil.
Il est doux de penser qu'à la première sève,
L'hirondelle dira le retour de l'avril.

Renée Jeanne Mignard

 

 

Elles ont la peau ambrée, les seins lourds à peine voilés par de fines étoffes précieuses. Elles sourient d'un air complice et lancent des oeillades sensuelles en offrant des fleurs de lotus au spectateur. Certaines dansent avec grâce, la tête couronnée de diadèmes et les bras ornés de bracelets. Qu'il s'agisse de créatures divines - les apsaras, les danseuses divines de la tradition bouddhiste et hindoue - ou de servantes de la cour, les ravissantes jeunes filles peintes sur la paroi ouest de la roche de Sigiriya sont comme un hymne à l'amour, et leur stupéfiant réalisme s'inscrit dans l'une des plus profondes tendance de l'art, celle de l' "imitation mimétique" de la nature.

 

D'après le "Sihigiri vihara", un ancien livre cinghalais qui propose une sorte de "guide touristique" de Sigiriya, un artiste -malheureusement anonyme- a peint sur le rocher un magnifique cortège de 500 jeunes filles, si belles que ceux qui posaient le regard sur elles en tombaient éperdument amoureux. Au point qu'à l'époque du roi Kassapa 1er, on produisait à Sagiriya de statuettes de terre cuite à leur effigie que l'on offrait aux visiteurs.
Aujourd'hui, 1 500 ans après, il ne subsiste que 22 figures de ce cortège féminin. Mais elles n'ont pas pour autant cessé de susciter l'admiration.

 

Le rocher de Sigiriya, une magnifique ville-palais aménagée dans un monolithe de grès culminant à 200 mètres au-dessus de la dense forêt tropicale, au coeur de l'île de Ceylan, présente l'aspect d'un paradis sur terre. Pourtant cet endroit n'est devenu le siège du royaume cinghalais, entre 477 et 495, qu'à la suite d'un crime particulièrement odieux. Comme le narre le "Mahavansa", la plus ancienne chronique cinghalaise, le souverain qui l'a fait construire, Kassapa 1er, a usurpé le trône qui revenait à son demi-frère Mogallana après avoir pendu son père Dhatusena la tête en bas, encore vivant, dans une tombe. Après ce crime atroce, Kassapa 1er a fui Anaradhura, la capitale du royaume, et s'est réfugié à Sigiriya.

 

Au pied du rocher, il a fait aménager un ensemble de jardins à l'harmonie parfaite, délimités par des murets et des fossés remplis d'eau et ponctués de piscines, de fontaines - dont certaines fonctionnent encore durant la saison des pluies - et de pavillons pour y loger les troupes, les dignitaires de la cour et une foule de concubines.

 

 

Un peu plus haut, il a fait aménager un jardin rocailleux, dont l'apparence sauvage contraste volontairement avec l'ordonnancement symétrique des jardins plus bas. Là une grotte abrite la salle d'audience, avec un trône taillé dans la roche, plusieurs citernes destinées à recueillir l'eau et un petit théâtre où ont lieu les premières représentations musicales et poétiques dans l'île de Ceylan.

 

Le Kat Bitha, la galerie menant au palais royal de Kassapa 1er, aux parois enduites de stuc et polie comme un miroir, est couverte de près de 1 500 graffitis, comportant notamment de brèves poésies et des déclarations d'amour.

 

 

Au bout de la galerie, un portail monumental en brique et en bois recouvert de stuc en forme de lion - dont il ne reste aujourd'hui que les pattes et les griffes - donnait accès à un vertigineux escalier taillé dans la paroi parfaitement verticale du monolithe rocheux, où a été peint le cortège des jeunes filles.

 

 

Au sommet se trouvaient les demeures du roi et de la reine, agrémentées de jardins et de bassins. Il n'en reste aujourd'hui que les fondations, et l'ancien escalier a été remplacé par une structure métallique plus sûre - mais le panorama justifie largement la difficulté de l'ascension.

Kassapa a vécu près de 18 ans à l'abri dans son palais, le temps qu'il fallut à Mogallana pour mettre sur pied une puissante armée et marcher sur le rocher. Pour ne pas être capturé, Kassapa 1er s'est suicidé. Sa fin a aussi marqué celle de Sigiriya. Anuradhpura est redevenue la capitale du royaume et, jusqu'au XIVe siècle, l'ancien lieu de plaisirs terrestres a été occupé par une ascétique communauté de moines.

 

 

 

Texte extrait du livre : Les plus beaux sites du patrimoine mondial de l'Unesco