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Par chezmamielucette le 30 Juin 2011 à 00:00
Quoique foraine, la rade du Tréport offre un abri sûr, les ancres des bateaux s'enfoncent dans un sable coquiller qui favorise la tenue. Par vent d'aval, les navires qui manquent l'entrée de Dieppe se dirigent vers ce port refuge providentiel dans les coups de chien. Un service régulier de bateaux à vapeur assure les liaisons avec le Havre et l'Angleterre.
La pêche cotière demeure l'industrie prépondérante de ce port qui n'arme pas pour les grandes pêches. De grosses quantités de charbon et de bois du Nord arrivent en provenance d'Angleterre et de Scandinavie. Les exportations consistent en sacs de froment et de farine, en biscuits de mer, en tourteaux de graines oléagineuses. Les chantiers de construction navale, les fabriques de filets de pêche et de cordages travaillent sans relache pour honorer toutes les commandes.
Le sémaphore, la station de canots de sauvetage, la garde maritime, un canon lance - amarres utilisé par les douaniers pour secourir les bâteaux en perdition complètent les dispositifs en place.
Le tramway dessert toute l'agglomération que forment Le Tréport, Eu et Mers.
Le funiculaire relie l'extrémité ouest de la plage et les terrasses. Ses deux voitures en bois circulent dans des tunnels parallèles percés dans la craie, elles emportent 48 passagers, leur épargnant la montée ou la descente d'un escalier de 350 marches.
Tout simplement exceptionnel, car unique en Europe : c'est le Funiculaire du Tréport qui traverse des falaises de craie. Du haut en bas, 150 m de pente à 65% en 1 minute 55 ! En haut, paysage superbe sur les terrasses avec vue sur les Villes Soeurs.
Voici le funiculaire de nos jours
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Par chezmamielucette le 29 Juin 2011 à 00:00
DANS LES ENTRAILLES DES FALAISES : "LES GOBES"
Une expression locale désigne sous le nom de "gobes" d'anciennes galeries qui au XIXe siècle, servaient à l'exploitation de carrières de silex et de marne dans les falaises de Dieppe. Les travaux entrepris pour l'aménagement du port chassent du quartier populeux du Pollet beaucoup de familles de pêcheurs. Les plus démunies, les plus défavorisées échouent dans les cavernes taillées près du Pollet ou plus à l'ouest de la plage, au Bas-Fort-Blanc, toute une colonie grouillante, colorée peuple cet habitat précaire où chacun fait son trou pour loger sa marmaille.
L'aménagement rudimentaire s'improvise : une couche de sable tapisse le sol, on badigeonne les parois au goudron pour lutter contre l'humidité, on assemble des planches pour cloisonner les pièces. Le chauffage, la cuisine dépendent des humeurs d'un méchant poêle avec des emboitages de tuyaux reliés à un conduit qui laisse la fumée s'échapper à l'extérieur.
Dehors, devant le seuil, un bric-à-brac d'objets hétéroclites, les outils et attirails de pêche, les filets et le linge qui sèchent .... une jungle où les choses finissent toujours par trouver une place, même un péroquet ramené des iles, un canari dans sa cage, une poule dans son enclos grillagé.
Les femmes apportent de l'imagination, de la fantaisie, dans la décoration des gobes pour ménager la part de rêve.
La pêche à pied fait bouillir la marmite, de menus travaux, le recours à quelques expédients aussi masquent un peu la misère......
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Par chezmamielucette le 28 Juin 2011 à 00:00
Qu'il pleuve ou qu'il vente, en bordure des rivages au pied des falaises de Saint-Valéry à Dieppe et au delà, les ramasseuses s'activent pliées en deux à remplir les paniers de galets qui sont ensuite deversés dans les hottes. Les femmes courbées sous le poids du chargement déversent ensuite les galets dans des tombereaux trainés par des chevaux.
On ne ramasse pas n'importe quels galets. Le choix est ciblé et porte sur les plus beaux : ceux qui, malmenés, ballottés par le roulis des vagues, perdent leurs aspérités jusqu'à prendre des formes lisses, douces, arrondies ou d'un bel ovale. La couleur obéit aussi à des critères : les galets noirs, gris foncé ou légérement bleutés sont plus convoités.
Les galets ne sont plus utilisés comme au Moyen-Age, où ils servaient de projectiles pour alimenter les engins de guerre servant la défense des côtes. A cause de leur dureté, les galets traités et transformés sur place servent à la fabrication des boulets de broyeurs de la silice en poudre. Ils prennent également le chemin de l'exportation et de l'utilisation dans les produits céramiques. Le tonnage de ces exportations est assez conséquent pour entraîner la création d'établissements spécialisés dans ces transactions, le galet céramique constituant un frêt de retour intéressant pour les navires affrétés à Dieppe en provenance d'Angleterre et des Etats-Unis....
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Par chezmamielucette le 27 Juin 2011 à 00:00
Au mois de Septembre 1895, la découverte d'un souterrain lors de travaux d'aménagement d'un jardin interpelle les archéologues. Cela se passe sur la propriété du comte et de la comtesse de Greffulhe qui viennent d'acquérir des terrains de l'Administration des Domaines qui dépendaient jadis du chateau de Dieppe.
Le couloir du souterrain, perpendiculaire à la côte, s'enfonce parallèlement à la façade du chateau tournée vers la falaise. Large de 1,45 mètre, long de 30,85 mètres, il mène aux traces d'une porte et de son pivot, où la présence de cinq bombes posées toutes la tête en l'air le long d'un mur de silex avec des insertions de briques et de pierre intrigue fortement les explorateurs. Les fouilles poursuivies leur permettent quantité d'observations sur la voûte qui suit la pente du terrain, la rencontre d'une porte ouvrant sur un escalier éboulé descendant à la falaise. Les archéologues avancent l'hypothèse que ce souterrain devait communiquer par un retour coudé avec le chateau pour surveiller la mer en toute sécurité.
Peut-être était-il relié à cet autre souterrain qui débouchait près du fossé à l'angle nord-ouest du chateau ? L'examen des boulets trouvés le 13 septembre 1895 révèle qu'ils sont creux, ronds, en fonte, munis d'ailettes, couverts de rouille etde terre.......
Si vous le désirez, il y a deux autres articles : les insectes et un poème.....
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Par chezmamielucette le 26 Juin 2011 à 00:00
POURVILLE PREND SON ESSOR
Chaque année, Pourville gagne en importance, vante ses bains de mer de plus en plus fréquentés et, comme il faut être à la hauteur, la station balnéaire a franchi le pas en se dotant d'un casino pour distraire et retenir la clientèle des touristes.
Ils prennent le chemin de fer du Havre et descendent à la halte du Petit-Appeville qui dessert la localité. Un service de voitures bien organisé fait plusieurs fois la navette entre Pourville et Dieppe. Le village n'est pas encore sous l'emprise d'une fièvre bâtisseuse, il garde son identité mais, sur le marché du tourisme qui apporte du grain à moudre, il s'agit de se faire une place au soleil. Il devient péjoratif de qualifier Pourville de " petit trou, pas cher " en prenant un ton condescendant. Les locations chez l'habitants se retiennent à l'avance, parfois d'une saison sur l'autre. Le prix à la quinzaine ou au mois grimpent allégrement suivant la demande.
Les propriétaires ne s'endorment pas, ils profitent de la morte-saison pour rafraichir les murs à grands coups de badigeon, pour fleurir les jardins, soucieux de l'image pimpante de leurs maisons . La campagne est à deux pas Pourville se blottit entre deux falaises à l'embouchure de la Scie, une fraîche rivière qui passe, où naquit Maupassant, et achève son cours sur la grève. Le poète Jean Richepin a coutume de venir y chercher l'inspiration, la présence fidèle d'une pensionnaire de la Comédie Française assoit aussi la renommée de la station.
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Par chezmamielucette le 25 Juin 2011 à 00:00
Le souvenir du célèbre armateur dieppois plane à Varengeville où il avait sa maison de plaisance : un somptueux monoir avec une architecture aux bois apparents, aux marqueteries de briques et de pierre, aux toits hauts et pentus, d'aspect très normands, malgré l'ornementation à l'italienne, quelques arcades et des fenêtres à meneaux qui lui conféraient l'allure d'un palais. L'art d'y vivre s'accordait au portrait de Jean Ango, un homme de la Renaissance dans toute l'acception du terme.
Dans cette demeure prestigieuse, il reçut les ambassadeurs du roi du Portugal, il sut être l'hote et l'ami de François 1er très impressionné par les trésors d'art accumulés par l'armateur, qui prenait plaisir à embellir l'intérieur de boiseries sculptées, à choisir des meubles de style, et à l'agrémenter de tentures et de fresques.
Jean Ango, né vers la fin du XVe siècle, était fils d'un riche armateur et devint armateur à son tour à la mort de son père. Son génie commercial se développa rapidement et il fut bientôt à la tête d'une fortune colossale. Ses navires formaient une flotte nombreuse trafiquant avec le monde entier. Il mourut de chagrin en 1551, l'idée de voir sa puissance se décroitre et sa fortune s'amenuiser lui devenait insupportable.
Le manoir a connu l'abandon, puis il a été occupé par des fermiers.... L'intention de le restaurer, de lui redonner le lustre d'antan n'avait pas encore fait son chemin.
Le manoir d'Ango est classé monument historique depuis 1862 sur la liste établie par Prosper Mérimée. De 1928 à 1976, il a été la propriété de Monsieur et Madame Hugot-Gratry qui ont activement contribué à la restauration du monument.
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Par chezmamielucette le 24 Juin 2011 à 00:00
La petite agglomération se souvient-elle encore que Veules était autrefois un port important que la terre a mangé ? Il suffit de peu de chose pour ajouter à l'attrait d'une plage, ici c'est la Veules, un ruisseau plutôt qu'une rivière d'environ 1 kilomètre de cours, qui a la particularité de naitre et de mourir dans le périmètre de Veules. L'endroit très bucolique témoigne d'un riche patrimoine : l'église gothique Saint-Martin, les ruines de l'église primitive Saint-Nicolas, le couvent des Pénitents et la vieille maladrerie du XIIe siècle devenue la chapelle du Val.
Le Moulin de la mer tourne au rythme des marées et utilise leur force motrice. Autre curiosité de Veules, un étrange pigeonnier dans lequel est incrusté un puits. Veules mise aussi sur le parfum et la beauté de ses roses cultivées en abondance dans cette vallée minuscule sertie de charmantes villas.
Le long de la petite rivière clapotante qui serpente dans une campagne verdoyante et fleurie s'alignent les fameuses cressionnières que la revue "La Nature" célèbre en ces termes poétiques :
Le cresson retient la perruque
Du sommet jusques à la nuque
Si vous en frottez les cheveux,
Ils en viendront plus forts et mieux,
Des dents il apaise la rage,
Guérit dartres et feu volage !
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Par chezmamielucette le 23 Juin 2011 à 00:00
Encaissée entre deux falaises, celle d'amont et celle d'aval, le petit port ne revendique pas l'ancienneté de ses voisins. Son activité a beaucoup décliné en même temps qu'il perdait la prérogative qui faisait de lui l'incontournable port de commerce d'Yvetot, assumant à la fois l'exportation des produits de l'arrondissement et l'importation de ses principales fournitures en matière de consommation.
Eclairé par deux phares, le port complétement entouré de maisons arme des bateaux pour la pêche à la morue dans les mers scandinaves d'Islande et de Terre-Neuve, et pour la pêche du hareng et du maquereau. Une dizaine de navires jaugeant ensemble 1000 tonneaux, quittent chaque année le port pour l'aventure de la grande pêche.
Saint-Valéry exploite aussi plusieurs parcs à huitres crées dans le bassin de retenue. Au pied des falaises; se trouvent des bancs de sable où l'on pêche au filet et un champ de galets recouverts de goémon.
La vie s'écoule modestement à Saint-Valéry. La population locale se plait à accueillir les étrangers, les maisons sont presque toutes disposées à les recevoir. Chacun se propose pour des promenades à travers la campagne pleine de fraicheur et d'ombre. Du haut des falaises, la vue plonge sur la côte bordée de rochers à pic qui se découpe jusqu'au phare d'Ailly.....
Le petit port de Saint-Valéry-en-Caux de nos jours.........
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Par chezmamielucette le 22 Juin 2011 à 00:00
Le port de Fécamp occupe le premier rang sur la Manche pour la pêche de la morue en Islande et à Terre-Neuve. Fécamp se distingue par la solidité et l'élégance de ses terre-neuvas, une flotte qui se modernise au fil des années.
Au début du XXe siècle, Fécamp arme 70 navires et le produit de la pêche s'élève à 2 500 000 francs. Une décénie plus tard, une cinquantaine de bateaux partent encore pour les bancs, avec les doris empilés sur le pont. Ces doris fabriqués sur place élargiront la zone de pêche et serviront à aller mouiller les lignes. Une circulaire de 1892 oblige les capitaines à munir chaque doris d'un compas et de vivres pour trois jours. Pourtant la circulaire reste lettre morte, et les doris que la brume ou les courants éloignent du navire à l'ancre sur le banc sont des épaves après une nuit. La cloche du bord peut tinter, quand on prend la peine de la mettre en branle : c'est moins un signal qu'un glas.....
L'équipage est constitué d'hommes rudes, qui partent pour un dur voyage, un écrasant labeur, des mois de lutte contre l'océan et le froid, tout cela pour un maigre salaire. Le matelot gagne de 800 à 1200 francs, un accompte de la moitié du salaire est versé au départ, par le patron ou l'armateur. C'est la provision qui permettra à la famille de vivre en attendant le retour. Les mousses embarquent aussi, quelque fois très jeunes sans bien savoir le triste sort qui les attend.
Le métier de marin sur un terre-neuvas compte parmi les plus éprouvants physiquement et moralement, car les conditions de vie atteigne un degré insupportable. Ce n'est pas sans raison qu'on surnomme ces pêcheurs les "bagnards de la mer". On enregistre une mortalité importante durant les campagnes. Le capitaine Recher, un vieux routier de la pêche en Amérique septentrionale, dresse, dans son "journal d'un pêcheur fécampois ", le triste bilan de la mortalité pour les six mois de pêche des années 1901 à 1910, et avance le chiffre de 2890, qui comprend les naufragés, les disparus, les marins décédés de maladies fréquentes à bord comme le scorbut ou la tuberculose.
Au retour d'une campagne de sept à huit mois dans les eaux froides de l'Atlantique Nord, les bateaux subissent de seérieuses réparations, dont la plus vaste et la plus impressionnante est le radoubage. Le navire couché sur le flanc, on procède au calfatage des interstices entre les planches de la coque, et on recouvre l'ensemble d'une feuille de cuivre. L'opération s'avère nécessaire, aucun terre-neuvas ne s'y dérobe..........
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Par chezmamielucette le 21 Juin 2011 à 00:00
La réputation des chantiers de construction navale à FECAMP s'inscrit dans une tradition héritée des Vikings. Depuis lors et avec une constance remarquable, les navires de toutes tailles et de tous genres armés dans le port cauchois sortent tresque tous de ces chantiers. La plus grosse partie de la flotte de Guillaume le Conquérant lors de son invasion de l'Angleterre a vraissemblablement été construite sur place.
La construction navale atteint son apogée vers la fin du XIXe siècle. De 1895 à 1905, la production traduit une activité intense : vingt-huit dundees destinés à la pêche en Manche ou en mer du Nord, sans oublier "Le Masséna", un splendide trois-mats terre-neuvier lancé avec beaucoup de fieré. La renommée des chantiers se fonde sur le savoir-faire, sur la solidité des navires et sur l'incomparable stabilité des coques.
Quatre chantiers bourdonnent autour de fonderies et de forges qui usinent les parties métalliques et fabriquent outils, instruments de pêche et poulieurs. Les cordiers fournissent les gréements, les femmes cousent sans relâche les toiles de lin..... La voilure d'un trois-mats n'en réclame pas moins de 800 mètres carrés ! Fécamp importe massivement le bois qui lui arrive d'abattage par flottaison. Les charpentiers équarrissent pour ôter les écorces, les scieurs de long débitent les planches avant dégrossissage, puis ajustage et rabotage. L'assemblage nécessite des quantités de chevilles, de clous de fer ou de bronze.... Plus de 3 tonnes de clous pour un navire de taille moyenne ! L'étanchéité du bateau repose sur l'expérience du calfateur et sur son habileté à égaliser les rainures, à introduire l'étoupe, à enduire de bitume tous les joints........
A FECAMP , il existe une chapelle érigée en souvenir des marins disparus en mer, elle se nomme :
LA CHAPELLE NOTRE-DAME-DU-SALUT
A l'instar des phares, les chapelles, en Normandie, sont les sentinelles du royaume. La chapelle Notre-Dame-du-Salut ne fait pas d'exception, elle sert d'amer. Du haut d'une falaise de plus de 100 mètres, la Vierge veille sur les bateaux en maitresse des éléments et les marins la prient avec beaucoup de ferveur et de simplicité. Erigée au XIe siècle par le Comte Baudoin, elle a été reconstruite au même emplacement au siècle suivant. On y arrive pas, on y monte à partir du port par un sentier escarpé, difficile, que les pélerins gravissent sans rechigner en se trainant sur les genoux. Ils apportent des ex-voto, des bouquets en remerciement d'une intervention miraculeuse. L'affluence se concentre surtout sur les dates du 25 mars et du mardi qui suit la fête de la Trinité.....
Vous pouvez également regarder des peintures et lire un poème dans les autres articles de la journée.
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